- Wendie Renard se prépare pour sa troisième Coupe du monde féminine de la FIFA
- La capitaine française, qui a été nommée dans toutes les éditions du World 11 féminin depuis 2015, parle de la constance au sommet
- Renard souligne également l'importance des syndicats de joueurs
De toutes les joueuses de haut niveau qui se rendront en Australie/Nouvelle-Zélande pour la Coupe du monde féminine de la FIFA 2023, personne ne compte plus de participations au FIFA FIFPRO World 11 que Wendie Renard.
La défenseuse française a été sélectionnée par ses collègues professionnelles pour chaque édition du World 11 féminin depuis le lancement du prix en 2015, Alex Morgan et Lucy Bronze étant les seules autres joueuses à s'en approcher avec cinq apparitions.
Renard, qui représente son pays au niveau international depuis 12 ans, participera à sa troisième Coupe du monde féminine. Quel est donc son secret pour rester parmi les meilleures au monde année après année ?
« C'est une question de constance, de travail acharné et d'esprit d'équipe », confie à la FIFPRO la défenseuse lyonnaise en évoquant sa septième apparition dans le World 11. « C'est vrai qu'il y a des joueuses qui sont parfois sélectionnées et qui reçoivent des trophées individuels, mais ça reste un sport d'équipe ».
« Donc, si des joueurs gagnent individuellement, cela signifie que l'équipe a parcouru un long chemin, et surtout qu'elle a gagné des trophées. Il faut continuer à travailler pour y figurer à nouveau [dans le World 11] ».
Australie/Nouvelle-Zélande 2023 sera une Coupe du monde féminine historique sur le plan des conditions de jeu. Chaque joueuse participant au tournoi gagnera au moins 30 000 USD, les joueuses de l'équipe gagnante recevant chacune 270 000 USD, tandis que les conditions et les niveaux de prestation offerts à chaque équipe seront identiques à ceux de la Coupe du monde masculine au Qatar, sans parler de l'augmentation des dotations.
Les réformes – qui comprennent une rémunération garantie pour toutes les joueuses sélectionnées pour la compétition et des conditions identiques à celles offertes aux équipes de la Coupe du monde masculine de 2022 au Qatar – représentent un succès évident des mesures prises par les joueuses, en coordination avec la FIFPRO et ses syndicats membres, et renforcent les avantages des syndicats pour les footballeuses.
« Ils sont importants, ils sont nos porte-parole au quotidien », explique Renard à propos de l'UNFP, l'Union nationale des footballeurs professionnels. « C'est la raison pour laquelle nous avons besoin d'encore plus de solidarité, d'encore plus de sensibilisation de notre part en tant que joueuses, parce qu'ils ne sont pas contre nous, mais bien de notre côté ».
« Et partant de là, plus nous serons nombreuses, plus nous comprendrons que c'est un syndicat qui peut faire bouger les choses en notre faveur. Cela leur permettra de faire le meilleur travail possible et d'être encore plus confiants et surtout déterminés à le faire. De toute façon, je pense qu'ils l'ont toujours fait dans le passé, pour les féminines et les hommes ».
« Avec les femmes, cela prend du temps mais, en tout cas, ces dernières années, j'ai l'impression qu'il y a eu du progrès. Je pense que cela fait partie de tout ce qui se passe dans le monde en général dans le sport de haut niveau. Cela va certainement sensibiliser un grand nombre de femmes. Et pour les athlètes, il est important d'être bien soutenus, bien aidés et bien défendus ».
Les mesures améliorées introduites par la FIFA pour les joueuses de la Coupe du Monde Féminine sont le résultat direct de l'action collective de la FIFPRO, de ses syndicats membres et des footballeurs professionnels du monde entier dans ce qui a été la plus grande action collective entreprise dans le football féminin, lorsque plus de 150 footballeurs internationaux de 25 pays ont cosigné une lettre envoyée au Président de la FIFA Gianni Infantino en octobre 2022.
Cela illustre ce qui peut être réalisé grâce au pouvoir du collectif à l'échelle mondiale.
"C'est ainsi que l'on grandit, c'est ainsi que l'on peut s'entraider", a déclaré M. Renard. "Il y a peut-être des points auxquels nous n'avons pas forcément pensé [en France], ou peut-être que l'Espagne y a pensé, ou peut-être que l'Angleterre y a pensé, ou peut-être que l'Italie y a pensé, ou même d'autres pays, auxquels nous n'avons pas pensé.
"L'échange d'opinions, de points de vue différents, enrichit une conversation. Cela enrichit également le développement. Je pense donc qu'il est très positif de pouvoir discuter et de tirer des leçons de chaque pays.
"Ce que nous voulons en tant qu'athlètes de haut niveau et joueurs professionnels, c'est tout simplement avoir des structures qui nous permettent de travailler au jour le jour et de nous améliorer.
Renard fêtera son 33e anniversaire le jour de l'ouverture de la Coupe du monde féminine et, en tant que l'une des joueuses les plus expérimentées du tournoi, la capitaine de l'équipe de France est une figure vers laquelle les plus jeunes se tourneront pour obtenir des conseils. Quels conseils Renard donnerait-elle à la prochaine génération de joueuses ?
« Il faut toujours croire en ses qualités et ne pas baisser les bras », explique-t-elle. « La vie n'est pas un long fleuve tranquille, et le sport de haut niveau exige beaucoup de détermination, de sacrifices et de prise de conscience ».
« Notre corps est notre outil de travail et, dès le plus jeune âge, il faut en prendre soin, c'est important. Mon message est de travailler avec beaucoup de détermination, de garder les deux pieds sur terre et de prendre la vie comme elle vient. On ne vit qu'une fois, il faut donc en faire bon usage ».