L'Organisation mondiale de la santé reconnaît la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre - comme un moment pour sensibiliser à la santé mentale et au bien-être.
La FIFPRO a fait de la sensibilisation aux problèmes de santé mentale que rencontrent les footballeurs dans le jeu d'aujourd'hui l'une de ses principales préoccupations.
Les recherches montrent que jusqu'à 38 % des footballeurs souffrent de symptômes de santé mentale au cours de leur carrière.
L'année dernière, la FIFPRO, avec l'aide de plusieurs spécialistes de la santé mentale, a créé une boîte à outils pour ses syndicats membres afin de les aider à informer leurs joueurs sur les symptômes, les facteurs de stress, les stéréotypes et la manière de faire preuve d'empathie.
Différents syndicats de joueurs soutiennent les joueurs qui ont des questions sur la santé mentale, et ont établi des partenariats avec des spécialistes en mesure de les aider.
La FIFPRO a mis en place par ailleurs un groupe de travail sur la santé mentale - un groupe de soutien structuré pour les joueurs de toutes les équipes nationales qui disposent d'un espace sûr pour partager leurs expériences et apprendre des autres.
De nombreux footballeurs du monde entier ont courageusement fait part à la FIFPRO de leur récit personnel sur la santé mentale, soulignant tous l'importance de parler et de s'ouvrir. Découvrez les témoignages de certains d'entre eux.
Mushaga Bakenga
Mushaga Bakenga a déjà envisagé d’arrêter le football, mais s’ouvrir sur sa santé mentale a aidé l’attaquant norvégien à rester dans le jeu. Dans une tribune récemment publiée sur FIFPRO.org, Bakenga explique pourquoi l’introduction de professionnels de la santé mentale dans les clubs peut aider les joueurs sur le terrain et en dehors.
Il a déclaré : « Un coach en santé mentale est un investissement essentiel pour le bien-être d’une équipe. Dans le contexte général du sport, il ne s’agit pas d’une dépense particulièrement onéreuse, et les avantages en termes de performances en valent largement la peine. »
« Lorsque les clubs engagent un coach en santé mentale, même à temps partiel, ils ne se contentent pas d’offrir un service aux joueurs, ils envoient un message. Cela montre que vous les considérez comme des êtres humains, qui sont façonnés et affectés par les événements sur le terrain et en dehors. »
Mushaga Bakenga : « Investir dans la santé mentale des joueurs devrait être une priorite absolue »
Sebastián Coates
Avant la Coupe du monde 2022, l’international uruguayen Sebastián Coates a parlé avec émotion des pressions du football de haut niveau, du suicide de son coéquipier Santiago « Morro » Garcia et de l’importance pour les footballeurs, et tout le monde, de partager ses sentiments.
Le défenseur du Sporting Lisbonne a participé à la campagne #ShineALight de la FIFPRO, une série permettant aux footballeurs internationaux d’aborder leurs expériences personnelles en vue d’attirer l’attention sur d’importantes questions sociales et industrielles. Coates a déclaré : « Il y a plus de pression dans le football aujourd’hui qu’il y a 10 ou 20 ans. On observe beaucoup plus de couverture médiatique, beaucoup plus d’exigences pour toutes les personnes impliquées dans le jeu. »
« En tant que joueurs, utilisons notre plateforme unique pour partager nos expériences, les bonnes comme les mauvaises, afin d’aider les autres. Faites le point avec vos coéquipiers, partagez vos problèmes, essayez de trouver des solutions ensemble. »
Brendan Hines-Ike
Le défenseur de DC United, Brendan Hines-Ike, est récemment revenu sur les graves blessures qu’il a subies coup sur coup et qui menaçaient de mettre un point final à sa carrière.
Les douleurs physiques atroces, qui obligeaient l’Américain « le soir venu, à ramper jusqu’à la chambre », affectaient également sa santé mentale. Hines-Ike révèle à quel point pendant sa récupération, prendre chaque jour comme il venait, au lieu de se fixer des objectifs irréalisables, était « mieux pour mon mental, comme ça, je n’avais aucune attente. ». Il a déclaré : « Les moments les plus difficiles de ma carrière ont été ceux auxquels je
repense avec le plus de fierté. Je ne suis pas un fervent adepte de l’idée “faire confiance au processus”. Mais si vous commencez à vous projeter trop loin dans votre carrière et dans votre vie, vous commencez à vous imposer trop d’attentes inutiles. »
« Au lieu de cela, vous devriez simplement faire ce que vous devez faire chaque jour et l’accomplir au mieux. Ces petites batailles que vous gagnez finissent par vous emmener beaucoup plus loin que vous ne l’auriez imaginé. »
Brendan Hines-Ike : « Ces petites batailles que vous gagnez finissent par vous emmener beaucoup plus loin »
Steph Labbe
En février 2022, l’ancienne gardienne de but canadienne, Steph Labbe, a contacté la FIFPRO pour discuter de la création d’un groupe de soutien structuré pour les joueurs de toutes les équipes nationales afin d’avoir un cadre sûr pour parler de leur santé mentale. Cela a abouti à la formation du Groupe de travail sur la santé mentale qui sert de pierre angulaire pour aider les joueurs à gérer leur santé mentale d’après tournoi.
Parlant de ses propres expériences, la championne olympique a déclaré : « Je n’étais pas informée d’un possible “blues d’après tournoi” et des incroyables hauts et bas qui accompagnent ces émotions. J’étais déjà dans un moment difficile où j’avais l’impression que tout était trop lourd pour tendre la main et accepter de l’aide. »
« De l’extérieur, nous voyons souvent une seule perspective d’un athlète ou d’une athlète à travers les médias et nous supposons que tout va bien. Mais même lorsque j’ai connu le succès, cela n’a pas toujours été synonyme de bonheur. »
« En encourageant les joueurs et les joueuses à partager leur histoire, nous brisons la stigmatisation de la santé mentale. Parler de la santé mentale ne signifie pas être faible ; en réalité, cette vulnérabilité montre une conscience de soi, ainsi qu’une force et un courage incroyables. »
Shannon Lynn
L’ancienne internationale écossaise, Shannon Lynn, avait 22 ans quand son partenaire est décédé d’une méningite de façon rapide et tragique. La gardienne du Vittsjo GIK affirme que parler ouvertement de sa santé mentale l’a beaucoup aidée.
Elle a déclaré : « Ce que j’aimerais continuer à promouvoir, c’est de normaliser le fait de parler de comment on se sent, qu’il n’y ait plus de tabou, que l’on puisse parler de ce qui est grave sans que ça ne le soit véritablement. »
« Le football m’a sauvé la vie. Il m’a empêché de plonger dans les abysses au-dessus desquels je commençais à me noyer. Il m’a donné une routine. Il m’a poussé à aller de l’avant, à me lever quand j’aurais pu rester au lit pendant de nombreux jours d’affilée. »
Lucia Ondrusova
L’ancienne attaquante slovaque, Lucia Ondrusova, a révélé à la FIFPRO comment un coach en santé mentale a produit un changement positif dans sa vie, non seulement dans sa carrière de joueuse, mais aussi dans sa vie en général. L’implication du coach auprès de l’équipe nationale a permis de « créer un espace sain » permettant aux joueurs de communiquer les uns avec les autres sur leur santé mentale.
Elle a déclaré : « Au début, c’était étrange, car on n’avait jamais rien vécu de tel. Lors de notre première séance en groupe, je me souviens d’avoir été nerveuse au point d’hésiter à m’exprimer au moment où on nous demandait si on rencontrait des problèmes. »
« Je n’avais pas l’habitude d’interagir de cette manière, et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Mais dès que j’ai ouvert la bouche et que j’ai commencé à parler, j’ai senti un poids énorme se détacher. Je venais de faire le premier pas d’ouverture de la communication avec mon équipe, et cela m’a fait un bien fou, encore plus lorsqu’on a commencé à travailler ensemble sur nos problèmes. »
Lucia Ondrusova : « Comment un coach en santé mentale a produit un changement positif dans ma vie »
Si vous êtes footballeur et que vous recherchez un soutien en santé mentale, sachez que votre association nationale de joueurs se tient toujours prête à vous aider.
