Les gouvernements, les employeurs, les syndicats de joueurs ainsi que tous les organes sportifs doivent promouvoir toute forme de dialogue social, y compris les conventions collectives, pour améliorer les conditions de travail des athlètes professionnels du monde entier. Telle est la principale conclusion du premier Forum sur le travail décent dans le sport organisé par l'Organisation internationale du travail (OIT).
Au cours d'une réunion historique de trois jours sur le secteur du sport qui s'est tenue à Genève, l'organe tripartite composé de représentants des pouvoirs publics, des employeurs et des travailleurs a débattu des conditions de travail décentes dans le sport.
Le Secrétaire général de la FIFPRO, Jonas Baer Hoffmann, est intervenu comme porte-parole de la délégation des syndicats de joueurs pour le Syndicat international des joueurs professionnels (World Players Association), qui incluait entre autres l’International Rugby Players, la Federation of International Cricketers’ Association (Fédération des associations internationales de cricket) et EU Athletes.
Les instances dirigeantes du sport, dont la FIFA, l’UEFA et le Comité international olympique (CIO), ont assisté au forum en qualité d'observateurs.
Le dialogue mondial a permis d'adopter des « Points de consensus », à savoir une liste de recommandations sur des actions à mener conjointement par les parties prenantes et l'OIT.
Le Forum a notamment souligné que les athlètes professionnels sont des travailleurs et que des syndicats libres, indépendants et dirigés par les joueurs sont essentiels pour un dialogue social et des conventions collectives efficaces.
Le Forum recommande que toutes les parties impliquées mettent en place un environnement favorable en :
- Générant des opportunités identiques pour tous et en veillant à l'égalité des conditions de travail pour les athlètes féminines ;
- Protégeant les athlètes de la violence, du racisme, des abus et de la discrimination ;
- Élaborant des programmes de développement et de formation personnels ;
- Veillant à la sécurité et la santé ;
- Faisant appliquer les lois et les pratiques, et en créant une couverture de protection sociale ;
- Protégeant les droits des enfants et des jeunes à participer au sport en toute liberté, dignité et sécurité.
« Il est temps pour le secteur mondial du sport de reconnaître que les conventions collectives et le dialogue social entre les athlètes et les employeurs sont le meilleur moyen d'apporter une stabilité au marché du travail en pleine évolution dans le sport », a déclaré Baer Hoffmann, Secrétaire général de la FIFPRO, également Vice-président du Syndicat international des footballeurs professionnels (World Players Association).
« Les points de consensus soulignés par l'OIT doivent aboutir à des mesures pratiques pour renforcer des conditions de travail justes et décentes pour les athlètes qui évoluent dans un environnement compétitif et sous haute pression ».
Le Vice-président de la FIFPRO, Geremi Njitap, a ajouté que les joueurs ont droit aux mêmes protections que n'importe quel travailleur. « Bien trop souvent, les joueurs sont victimes de violations graves des droits du travailleur lorsqu'ils sont mal payés, avec du retard, connaissent l'insécurité dans leur travail, sont victimes d'abus sexuels, de discrimination fondée sur le genre et de diffamation raciale. Pourtant, lorsque les joueurs s'organisent et mettent en place des conventions collectives au niveau national, régional et international, leur sport prospère sur le terrain et à l'extérieur, et ils s'épanouissent dans leur carrière. »