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La FIFPRO a présenté un nouveau Comité directeur de 18 personnes lors de son assemblée générale à Paris, en novembre dernier. Ce Comité directeur, le plus diversifié des 56 ans d'histoire du syndicat mondial des joueurs, comprend sept nouveaux venus. Dans notre série bi-hebdomadaire Across the Board (Présentation des Membres du Comité directeur), nous présenterons les 18 membres du Comité directeur.

Détails personnels :
Mila Hristova
Vice-président et membre du Comité directeur du Syndicat bulgare des footballeurs (ABF)
Membre du Comité directeur de la division Europe de FIFPRO depuis 2017 (deuxième mandat)
Membre du Comité directeur de la FIFPRO depuis 2021

Pouvez-vous nous dire quel été votre parcours ?
Je suis venue en 2007 pour soutenir Doncho Donev et Georgi Boychev, respectivement président et secrétaire général du syndicat bulgare. Ils étaient déterminés à aider les joueurs en Bulgarie. À cette époque, le syndicat a commencé à parler avec la FIFPRO pour devenir membre de cette organisation et il avait besoin de nouvelles personnes. Leur passion et leur enthousiasme m'ont convaincu d'accepter leur offre et de contribuer à ce qu'ils faisaient.

J'ai commencé par assister aux réunions dans les vestiaires, qui constituent la réalité du travail des syndicats de joueurs. Cela permet de comprendre quels services le syndicat doit fournir, comment il peut protéger les joueurs et comment il peut résoudre leurs problèmes.

Depuis lors, j'ai beaucoup appris et je me suis vraiment développée. Je suis diplômée en droit et j'ai participé à divers programmes de droit du sport et de leadership, notamment à Birkbeck, à la FIFPRO et à l'UEFA. Je connais parfaitement les règles et les lois, ce qui, je pense, est un atout très important dans mon travail.

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Mila à l'Assemblée générale 2007 de la FIFPRO avec Georgi Boychev, Hristo Stoitchkov et Doncho Donev de l'ABF.

Pourquoi avez-vous voulu travailler pour un syndicat ?
J'ai beaucoup de passion pour mon travail. Il me rend courageuse et heureuse. Chaque fois que nous avons aidé un joueur à être payé à temps, cela m’a donné un sentiment tellement agréable. Le plus important pour nous est d'assurer la sécurité et le bien-être des joueurs. Il y a quelques années, nous avons eu d'énormes problèmes de non-paiement en Bulgarie. Avant la création de notre syndicat, les joueurs signaient une sorte de contrat civil sans protection ni assurance. Grâce à nos efforts, le contrat de travail, le salaire minimum et la profession de footballeur ont été introduits, ce qui permet aux joueurs de se sentir plus en sécurité, car ils sont protégés par le droit du travail.

Il est très important de souligner que nous ne pourrions organiser cela que par le biais du dialogue social avec les parties prenantes, tout comme notre convention collective par exemple. Il est important d'avoir un dialogue, car cela aidera à créer une reconnaissance mutuelle, un respect et une acceptation des problèmes de chaque partie. Nous ne pouvons obtenir des résultats positifs qu'en travaillant ensemble dans le but d'améliorer le jeu en général. Le fait que les retards de paiement en Bulgarie aient été réduits est le résultat de notre bon travail avec la fédération. Ce n'est que par le dialogue et la coopération avec nos partenaires que nous pouvons atteindre nos objectifs, tant la FIFPRO que les syndicats de joueurs.

Je suis pleinement consciente des défis auxquels sont confrontés les collègues des petits syndicats de joueurs, notamment en Europe de l'Est. Certains n'ont pratiquement aucun dialogue avec leurs partenaires sociaux, et ce n'est pas par manque d'efforts. Nous devons les aider à établir ce dialogue, afin de mieux protéger leurs membres et de développer le football dans leurs pays.

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Mila avec Spyros Neofityides, membre du conseil d'administration de la FIFPRO Europe, et Joachim Walltin, secrétaire général de la FIFPRO Europe.

Quel est le plus grand défi pour les joueurs dans votre pays ?
L'un de nos défis est d'attirer l'attention des joueurs sur leur vie après le football. Une carrière est malheureusement très courte, et ils ne gagnent probablement pas assez d'argent pour leur vie après le football. C'est pourquoi nous nous préoccupons de leur développement.

Nous devons changer l'état d'esprit des joueurs pour leur montrer qu'il est possible de combiner football et éducation, et que l'éducation est très importante. Nous avons de bons exemples de joueurs qui ont obtenu leur diplôme.

Lorsque l’on se retrouve dans le vestiaire, en réunion avec les joueurs, il est important de montrer des exemples pour les convaincre et les meilleurs exemples viennent, bien évidemment, des coéquipiers et des autres joueurs, car les joueurs font confiance aux joueurs. Si votre coéquipier parvient à obtenir son diplôme, il est alors plus facile pour vous de comprendre que vous pouvez le faire aussi.

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Mila avec d'autres membres du conseil d'administration : Kathryn Gill, Izham Ismail, Louis Everard, Fernando Revilla, Camila Garcia, Khadija Timera, Geremi Njitap et David Terrier.

Quels sont les objectifs de votre travail en tant que membre du Comité directeur de la FIFPRO ?
Je m'engage à renforcer nos syndicats, nos membres, ce qui est également l'objectif de la FIFPRO. Nous voulons avoir des syndicats locaux forts, capables de fournir un environnement de travail sûr et de protéger leurs joueurs de la meilleure façon possible. Si les syndicats se renforcent, la FIFPRO se renforcera aussi. Nous devons être à l'écoute de nos membres et essayer de les aider tous, car il ne peut y avoir une seule décision ou solution qui convienne à tous les membres. Les joueurs du monde entier jouent le même jeu avec les mêmes règles. En toute logique, leurs droits doivent également être les mêmes.

Professionnellement, qu'est-ce qui vous enthousiasme en ce moment ?
En ce qui concerne mes ambitions, j'aimerais également ajouter le football féminin. Les joueuses méritent des conditions de travail égales et d'être respectées pour ce qu'elles font. Salaires, conditions de jeu, assurances : tout doit être abordé. La passion du football est importante, mais si on veut obtenir de bonnes joueuses, il est également essentiel de ne pas perdre de bonnes joueuses, qui, actuellement, continuent de quitter le football pour faire un travail en dehors du football. Il est temps de professionnaliser le football féminin, surtout en Bulgarie. Nous avons beaucoup de joueuses talentueuses. Ce sport a un grand potentiel.