- La FIFPRO a présenté un rapport préliminaire sur les tendances en matière de sécurité et de violence sur le lieu de travail lors de la quatrième réunion de la commission sur la sécurité et la sûreté des manifestations sportives
- La Convention de Saint-Denis du Conseil de l'Europe s'engage à rendre les matches de football plus sûrs, plus sécurisés et plus accueillants
- Quatre-vingt-quinze pour cent des syndicats de joueurs de football reconnaissent que la violence et les abus constituent un problème de santé et de sécurité sur le lieu de travail qui nécessite une réglementation spécifique pour assurer la protection des joueurs
La FIFPRO a présenté les tendances préliminaires de son prochain rapport "Sécurité des joueurs sur le lieu de travail : Abus et violence" lors de la réunion de la Commission de la sécurité et de la sûreté des manifestations sportives qui s'est tenue au Palais de l'Europe à Strasbourg, en France, mercredi.
Le comité opère dans le cadre de la Convention de Saint Denis du Conseil de l'Europe, dont la FIFPRO a déclaré vouloir devenir un observateur, avec pour objectif principal de rendre les matches de football et autres événements sportifs plus sûrs, plus sécurisés et plus accueillants. La FIFA et l'UEFA comptent parmi les observateurs actuels.
David Terrier, président de la FIFPRO Europe, et Alexander Bielefeld, directeur de la politique mondiale et des relations stratégiques de la FIFPRO (football masculin), ont présenté une perspective centrée sur les joueurs concernant la santé et la sécurité sur le lieu de travail, à travers le prisme des syndicats de joueurs de football.
« La sécurité sur le lieu de travail est un droit fondamental dont presque toutes les professions bénéficient grâce aux conventions internationales et aux politiques nationales. Cependant, depuis la pandémie de Covid-19, nous avons constaté une augmentation spectaculaire de la violence et des abus à l'encontre des joueurs sur leur lieu de travail : le terrain, le stade, les vestiaires, le trajet en bus pour se rendre au match, le terrain d'entraînement et même en ligne, » a déclaré M. Terrier.
« Nous voulons être un partenaire pour le dialogue entre les parties prenantes afin de renforcer les solutions collectives pour assurer la sécurité sur le lieu de travail des joueurs professionnels et de tous les autres participants. »
Dans le cadre des négociations internationales entre les ligues de football et les syndicats de joueurs, le World Leagues Forum (WLF) et la FIFPRO ont convenu la semaine dernière d'établir trois nouvelles initiatives syndicales en vue de renforcer et de protéger les ligues nationales et les conditions de jeu. L'un de ces comités se concentre sur la violence et la sécurité lors des matches de football.
Selon les premières tendances du rapport de la FIFPRO sur la sécurité au travail, les joueurs et les syndicats craignent que le terrain et l'environnement de travail ne deviennent de plus en plus hostiles :
- 95 % des syndicats reconnaissent que la violence et les abus constituent un problème de santé et de sécurité sur le lieu de travail pour les joueurs et nécessitent une réglementation spécifique pour concevoir et mettre en œuvre la protection des joueurs ;
- 98 % des syndicats estiment que la technologie pourrait être mieux utilisée pour réduire les menaces que représentent les comportements violents ou abusifs des supporters. Il s'agit notamment des billets personnalisés (78 %), des scanners/détecteurs d'entrée (73 %) et des caméras de reconnaissance faciale (68 %) ;
- 71 % des syndicats affirment que les joueurs craignent que le fait de s'exprimer n'entraîne davantage d'abus sur les médias sociaux ou ne compromette leurs chances de trouver un emploi ;
- 88% des syndicats de joueurs estiment que les abus et la violence ont un impact significatif sur les performances des joueurs.
« Jusqu'à présent, il n'y a eu que peu ou pas de travail pour comprendre le problème du point de vue de la santé et de la sécurité au travail des joueurs. C'est pourquoi nous avons entrepris un vaste projet de recherche à l'échelle mondiale, analysant les cas de violence envers les joueurs sur le lieu de travail. Nos conclusions montrent que le football veut agir, » a déclaré M. Bielefeld.
« Alors que nous continuons à finaliser ce travail, nous espérons qu'il contribuera à un débat plus large sur la normalisation des comportements abusifs associés à certains aspects de la culture du football. »
