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Les footballeurs s'expriment avant la réunion sur la sécurité de l'emploi à Chypre : « Parfois, nous ne nous sentons pas en sécurité »

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  • Ces derniers temps, Chypre a été le théâtre de nombreux incidents de violence de la part de supporters à l'encontre de joueurs.

  • FIFPRO Europe et le syndicat chypriote PASP accueilleront des experts nationaux et internationaux le 5 avril pour discuter de la sécurité des footballeurs sur le lieu de travail.

  • Giorgos Papageorgiou (Nea Salamis Famagusta) et Vana (Aris Limassol) partagent leurs expériences avant l'événement.

La FIFPRO Europe et le syndicat des joueurs chypriotes PASP accueilleront une série d'experts nationaux et internationaux le 5 avril, sous les auspices de la police nationale chypriote, pour discuter de la sécurité des footballeurs sur le lieu de travail.

Cet événement fait suite à la publication en janvier du rapport FIFPRO sur la sécurité au travail, qui met en lumière l'ampleur et l'impact de la violence et des abus commis par des amateurs à l'encontre de footballeurs professionnels dans le football masculin. Le rapport est basé sur des entretiens avec des joueurs, une enquête auprès de 41 syndicats nationaux de joueurs et des reportages dans les médias.

Selon le rapport :

  • 85 % des syndicats de joueurs reconnaissent que « dans la plupart des cas, la relation entre les supporters et les joueurs est très positive et doit être appréciée » .

  • 76 % des syndicats de joueurs déclarent que la sécurité sur le lieu de travail est une préoccupation croissante pour les footballeurs professionnels.

  • 66 % estiment que, ces dernières années, certaines parties de la culture des supporters « sont devenues de plus en plus violentes et abusives » .

Chypre a récemment été le théâtre de nombreux incidents de violence de la part de supporters à l'encontre de joueurs. Par exemple, en janvier, Giorgos Papageorgiou, milieu de terrain de l'équipe de première division Nea Salamis Famagusta, a été touché par un engin pyrotechnique lors d'un match de coupe contre l'APOEL, ce qui lui a causé des problèmes d'audition.

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Giorgos Papageorgiou

« J'étais sur le banc et mon entraîneur m'a dit de m'échauffer », se souvient Papageorgiou. « Alors que je m'échauffais dans le coin, derrière les supporters, j'ai entendu un grand bruit. J'ai immédiatement eu mal à la tête, je suis tombé par terre et je n'entendais plus très bien de l'oreille droite. Je n'ai pas réalisé ce qui s'était passé.

« Parfois, nous ne nous sentons pas en sécurité sur le terrain. Il arrive, par exemple, que l'on aille tirer un corner ou une rentrée de touche derrière les supporters et que l'on ne sache pas si l'on va être frappé à la tête ou dans le dos avec un objet.

« Si vous pensez à ce que les supporters vont faire, vous n'êtes pas concentré à 100 % sur le jeu. En tant que joueurs, nous voulons jouer devant nos supporters, mais ces derniers doivent respecter les règles » .

Rapport sur la sécurité au travail : l'impact de la violence contre les footballeurs sur le lieu de travail

Lutte contre la violence sur le lieu de travail

L'objectif de l'événement sur la sécurité des joueurs sur le lieu de travail à Chypre est d'améliorer les conditions d'emploi dans le contexte de la santé et de la sécurité au travail, ainsi que d'assurer la croissance durable du marché national du football en fournissant un environnement sûr et accueillant pour les joueurs, les supporters, les officiels et les partenaires commerciaux.

L'événement est organisé par la FIFPRO Europe et la PASP, sous les auspices de la police chypriote et avec la participation du Conseil de l'Europe, l'organisation intergouvernementale qui préside le Comité de Saint-Denis.

Des acteurs du monde du football, notamment l'UEFA, la fédération chypriote de football et les ligues européennes, participeront à cet événement. Des représentants d'Interpol et de l'organisation sportive chypriote seront également présents.

Au début de cette année, la FIFPRO a publié le rapport FIFPRO sur la sécurité au travail dans le football masculin : l'impact de la violence envers les footballeurs sur le lieu de travail. Les résultats de l'enquête sont confirmés par un rapport de suivi du Comité du Conseil de l'Europe publié en novembre dans le cadre de la Convention de Saint-Denis, selon lequel le nombre d'arrestations lors de manifestations sportives, et en particulier dans les ligues de football de haut niveau, "est considérable et peut être considéré comme un problème croissant".

L'utilisation de fusées éclairantes ou de projectiles est particulièrement préoccupante, mais les actes violents concernent également les footballeurs victimes des tribunes ou attaqués par des envahisseurs de terrain.

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Vana, gardien de but de l'Aris Limassol

Selon Vana, le gardien de but brésilien de l'Aris Limassol, champion de Chypre en titre, il faut faire davantage pour protéger les joueurs dans leur environnement de travail.

« Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'on me dise des gros mots [depuis les tribunes], c'est le football. Mais je pense que cette ligne [violence et racisme] ne peut pas être franchie. Cela n'a rien à voir avec le football et cela ne peut pas être accepté dans le football.

« Certaines personnes pensent qu'il est normal de jeter des objets depuis les tribunes et que nous devrions l'accepter. Nous ne pouvons pas normaliser cela. En tant que gardien de but, je ne devrais pas avoir peur d'être frappé par des objets venant de l'arrière : des bombes [fumigènes], des bouteilles. Même les gobelets en plastique remplis d'eau font mal. Nous sommes là pour jouer au football, pas pour survivre.

« Nous devons être plus forts sur les penalties et être plus agressifs. Les clubs doivent également prendre leurs responsabilités dans ce domaine : ils sont responsables de leurs supporters » .