Une délégation de la FIFPRO, avec à sa tête le président David Aganzo et le secrétaire général Jonas Baer-Hoffmann, s'est rendue au Qatar cette semaine pour continuer à œuvrer en faveur de la mise en place d'un héritage durable après la Coupe du monde de la FIFA 2022 pour les travailleurs migrants qui ont construit les stades du tournoi.
Le groupe, constitué également du secrétaire général adjoint Simon Colosimo, du membre du comité directeur mondial Damiano Tommasi, du représentant du comité directeur africain Thulaganyo Gaoshubelwe et du Coordonnatrice des projets stratégiques et conseillère en politiques, Erica Puppo, s'est entretenu avec les autorités gouvernementales à Doha ainsi qu'avec des responsables d'autres parties prenantes de la Coupe du monde, notamment des sponsors et des fédérations de football.
Il s'agissait de la troisième visite de la FIFPRO dans cet État du Golfe depuis la signature, l'année dernière, d'un accord de collaboration avec l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), le syndicat qui, depuis une décennie, travaille au nom des deux millions de travailleurs migrants au Qatar.
Avant de participer à un tournoi entre migrants mercredi soir, M. Aganzo a évoqué la manière dont l'IBB avait contribué à les rapprocher, eux et d'autres travailleurs de différentes nations, de la FIFPRO et des joueurs des équipes nationales qui seront le visage de la Coupe du monde.
« Nos membres – dont beaucoup joueront dans les stades que vous avez construits ici au Qatar – savent et comprennent la responsabilité qu'ils ont envers vous et votre communauté », a déclaré M. Aganzo. « Ils veulent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour construire un héritage de droits humains et de droits des travailleurs qui améliorera vos vies bien après la fin de la Coupe du monde de la FIFA ».
Ces derniers mois, la FIFPRO et l'IBB ont organisé une série d'appels vidéo entre les travailleurs migrants et les footballeurs professionnels afin que les joueurs puissent comprendre comment ils pouvaient les aider. L'ancien capitaine finlandais Tim Sparv, qui a participé à l'un de ces appels, s'est rendu à Doha cette semaine avec le personnel de la FIFPRO pour constater de ses yeux la situation de l'emploi au Qatar.
Pendant son voyage, il a fait part de ses réflexions dans une interview vidéo.
Dans une lettre ouverte également publiée au cours du voyage, M. Baer-Hoffmann et le secrétaire général de l'IBB, M. Ambet Yuson, ont déclaré que si des changements législatifs importants ont été apportés pour améliorer les droits des travailleurs, il est crucial de s'assurer que ces changements sont protégés par la création d'un Centre pour les travailleurs migrants où les employés expatriés peuvent recevoir un soutien juridique.
Lors d'une conférence de l'IBB à Doha mardi, M. Colosimo a expliqué que les footballeurs de certaines petites et moyennes ligues étaient confrontés aux mêmes difficultés que les travailleurs migrants face à des employeurs sans scrupules.
« Il y a beaucoup de footballeurs dans le monde qui partagent les mêmes difficultés et les mêmes doléances » a déclaré M. Colosimo. Dans certaines ligues de football, « nous constatons des non-paiements, le non-respect des contrats, le manque de liberté de mouvement.
« Dans les conversations que nous avons eues, les travailleurs migrants ont été stupéfaits d'entendre cela, mais la vérité est que nous luttons tous deux, ensemble, pour ces droits syndicaux ».