La FIFPRO rend hommage à la force et au courage des joueuses qui ont obtenu l'interdiction à vie du président de la fédération

Droits de l'Homme Déclaration

Partager cette citation

Fermer
La FIFPRO se félicite de la décision de la FIFA de sanctionner Yves Jean-Bart, président de la Fédération haïtienne de football (FHF), reconnu coupable de harcèlement et d'abus sexuels sur des joueuses, y compris des mineures. M. Jean-Bart a été interdit à vie de toute activité liée au football, tant au niveau national qu'international, et a été condamné à une amende de 1 000 000 de francs suisses.

Cette décision historique a été rendue possible grâce au courage extraordinaire des victimes et des témoins qui se sont manifestés pour demander des comptes à Jean-Bart. La FIFPRO a soutenu un certain nombre de joueuses qui ont été victimes d'abus en Haïti et confrontés à des preuves accablantes provenant de sources crédibles d'abus pédosexuels généralisés et systématiques au sein de la Fédération haïtienne de football.

“Cette décision témoigne de la force et du courage des joueuses qui ont tant risqué pour protéger les générations futures de filles et de garçons”

— de Jonas Baer-Hoffman, Secrétaire général de la FIFPRO

Jonas Baer-Hoffmann, Secrétaire général de la FIFPRO, a déclaré : « Cette décision témoigne de la force et du courage des joueuses qui ont tant risqué pour protéger les générations futures de filles et de garçons, en défendant leur dignité et leur droit de jouer au football sans subir d'abus. Nous leur affirmons notre solidarité, ainsi qu'avec toutes les joueuses qui défendent la justice. Le monde du football a une grande dette envers ces hommes et ces femmes, dont nous devons nous acquitter non seulement en faisant en sorte que justice soit faite en Haïti, mais aussi veillant à un changement systématique au plus haut niveau. »

Les enquêtes de la FIFPRO ont mis au jour une structure d'exploitation et d'abus d'innombrables enfants et femmes au fil des ans. Nous avons reçu de multiples accusations ciblant des cadres individuels de la Fédération haïtienne de football qui auraient intentionnellement et à plusieurs reprises abusé de leur pouvoir dans le football pour attirer de jeunes enfants, souvent issus de milieux défavorisés, afin de les préparer, de les manipuler et de les abuser sexuellement et émotionnellement. Nous tenons à reconnaître que sans le travail des journalistes d'investigation, ces horribles abus n'auraient peut-être jamais été mis en lumière et que la coopération avec les organisations de défense des droits de l'homme a été essentielle à la décision prise aujourd'hui.

“Nous devons maintenant nous réunir, analyser les raisons structurelles et les lacunes de gouvernance qui ont permis ces abus”

— de Jonas Baer-Hoffman, Secrétaire général de la FIFPRO

Jonas Baer-Hoffmann poursuit : « L'interdiction à vie de Jean-Bart n’est qu'un début. Nous continuerons à soutenir les enquêtes de la FIFA afin que tous ceux qui ont abusé de leur position en Haïti aient à rendre des comptes. Et nous continuerons à travailler avec les joueuses dans un sens plus large pour défendre leurs droits et leur dignité. Le monde du football ne peut plus feindre le choc et la surprise lorsque ces cas se présentent : nous devons maintenant nous réunir, analyser les raisons structurelles et les lacunes de gouvernance qui ont permis ces abus. Nous devons développer des systèmes centrés sur les victimes permettant de repérer et de prévenir les abus afin d'assurer la sécurité de ceux qui sont au cœur du jeu. »

La FIFA a récemment mis en place des consultations avec un organisme international indépendant dans le domaine du sport afin de répondre aux préoccupations croissantes concernant les abus. La FIFPRO continuera à veiller à ce que les intérêts des joueuses soient représentés dans ce processus et à souligner la nécessité de ressources bien plus importantes, de programmes éducatifs, de protection et de soutien, ainsi que de mécanismes juridictionnels pour améliorer la capacité de notre sport à prévenir et à réagir à ces crimes terribles.