Jackson compte 72 sélections dans l'équipe de Nouvelle-Zélande, dont il a porté le brassard de capitaine à 10 reprises. Il a joué pour plusieurs clubs en Nouvelle-Zélande, en Australie et à Singapour. Élu deux fois joueur néo-zélandais de l'année, il était connu comme étant un leader, et le joueur le plus robuste de l'équipe.
C'est la raison pour laquelle ceux qui l'observaient, ou jouaient avec lui, n'ont jamais soupçonné ce qu'il vivait. Ce n'est qu'après la fin de sa carrière qu'une confession lors d'un entretien donné à la FIFPRO a suscité la sympathie et le soutien d'un grand nombre de personnes, ainsi que de la FIFPRO. « J'ai été contacté par la FIFPRO à plusieurs occasions, ce qui m'a fait ressentir que j'avais de l'importance, » explique-t-il.
“J'ai réalisé qu'au fond de moi je n'étais pas heureux et que j'avais besoin de plus dans ma vie”
— de Chris Jackson
PROBLÈMES À L'ADOLESCENCE
Ses problèmes ont commencé à l'âge de 15 ans, une fois sa formation footballistique terminée avec le Wimbledon FC en Angleterre, alors qu'il retournait en Nouvelle-Zélande. « Je me suis toujours vu comme jouant au plus haut niveau en Europe, à jouer la Ligue des Champions. Je me sentais déprimé et perdu parce que j'avais touché mon rêve du bout des doigts mais que je devais revenir à la réalité. »
Obligé d'avoir à organiser son propre entraînement, ses épreuves et ses contrats, il a sombré dans l'alcool et la drogue avec ses anciens amis d'école. « J'étais jeune et on ne m'avait jamais appris à demander de l'aide. »
À partir de là, il a subi des épisodes de dépression fréquents couplés à de l'angoisse concernant ses performances sur le terrain. La pression montait, particulièrement lorsqu'il était capitaine d'équipes en difficulté. « Je faisais souvent mon introspection et ne trouvait de soulagement que dans la drogue et l'alcool.
ANGOISSE ET NÉGATIVITÉ
« Avant les matchs internationaux, je prenais de la drogue et faisais la fête avec des amis. Et quelques jours après, je devais être au marquage de Lothar Matthäus ou Ronaldinho !
« Je jouais angoissé et avec un état d'esprit négatif. J'essayais de surmonter chaque match, les uns après les autres, jusqu'à ce que la fin de saison m'apporte un certain soulagement.
« Au fond de moi, je savais que j'avais des problèmes parce que j'avais un besoin compulsif de plonger dans ces vices. J'ai réalisé qu'au fond de moi je n'étais pas heureux et que j'avais besoin de plus dans ma vie. »
Il regarde maintenant sa carrière passée avec un sentiment partagé. Son amour du football lui a permis de traverser tout ça, mais il déclare : « Je sens que j'aurais pu atteindre des objectifs plus élevés si j'avais reçu des conseils et de l'aide. »
En finissant par s'ouvrir, il a permis de prendre conscience à toutes les personnes du football néo-zélandais que mêmes les footballeurs professionnels peuvent avoir besoin d'aide. En conséquence, la NZPFA et la Ligue de football néo-zélandaise ont signé une nouvelle convention collective de travail pour l'équipe nationale qui inclus des mesures pour surveiller la santé mentale de tous les joueurs.
“J'aurais pu atteindre des objectifs plus élevés”
— de Chris Jackson
« J'étais si heureux de voir que la CCT de l'équipe nationale prenait en compte une aide à la santé mentale et des opportunités de suivi psychologique pour les joueurs. Ça valait le coup de prendre le risque de raconter mon histoire comme je l'ai fait. ». Il a également ajouté qu'il aimerait aider les anciens joueurs et les joueurs actuels qui souffrent de problèmes de santé mentale.
RECHERCHE DE LA FIFPRO
C'est à cause d'histoires comme celle-ci que la FIFPRO insiste tellement sur la santé mentale des joueurs. Notre recherche montre que 38 % des footballeurs professionnels actuels ou 35 % des anciens footballeurs professionnels ont indiqué avoir ressenti de l'anxiété ou des sentiments de dépression lors des quatre semaines précédant leur participation à la recherche.
Par conséquent, la FIFPRO pense que tous les joueurs doivent avoir accès à un soutien de grande qualité en matière de santé mentale, et nous félicitons les pays qui ont mis cela en place.