« Nous avons rejoint le reste du monde, » a expliqué Carlo Mamo, secrétaire général de la MFPA.
Mamo était encore joueur lorsque, lui et deux autres joueurs, Anthony Galea et Gareth Sciberras, ont fondé la MFPA en 2011 car ils voulaient abolir le système de transferts existant, qui forçait les joueurs maltais à changer de club uniquement en échange d'un montant, même lorsque leurs contrats avaient expiré.
En 1995, le joueur belge Jean-Marc Bosman a obtenu le droit de devenir agent libre, incitant la FIFA a changer les règles de transfert mondiales, néanmoins le football maltais avait continué d'être une anomalie.
Pour changer de club à Malte, le nouveau club ou les joueurs eux-mêmes devaient payer jusqu'à 30 000 euros, en fonction de paramètres comme l'expérience ou les apparitions en équipe nationale. « Peut-être que 30 000 euros ne paraît pas être une grosse somme dans certains pays, mais les clubs de Malte ont de petits budgets, » a expliqué Mamo.
Cela limitait les opportunités pour les joueurs maltais puisque les clubs préféraient faire signer des joueurs libres étrangers dont le contrat pouvait être signé sans frais. Une enquête de 2015 a montré que 95 % des joueurs maltais se démotivaient car le fait de ne pas pouvoir être agent libre limitait leur carrière et leur revenu potentiel.
60 % d'entre eux avaient un emploi à temps plein en dehors du football, 7 % seulement étaient footballeurs professionnels à temps plein. « Nous avons encore des joueurs de l'équipe nationale avec un emploi à temps partiel, ce qui leur donne la sécurité de l'emploi qu'ils n'ont pas pu trouver dans le football, » a expliqué Mamo, qui a lui-même était sélectionné à 22 reprises.
Désormais, le combat de neuf ans mené par la MFPA est terminé. Lundi dernier, l'association de football (MFA) et les clubs ont convenu d'autoriser le statut d'agent libre à partir du 9 juin. Ils ont aussi aboli les réglementations qui forçaient les jeunes joueurs (âgés de 15 à 18 ans) à payer jusqu'à 1 500 euros en cas de changement de club.
« Ces deux avancées monumentales ont prouvé que nous n'avons pas travaillé dur pour rien, » a affirmé Malmo, qui a mis fin à sa carrière de joueur en 2015.
« Nous avons parlé avec le gouvernement, les ministres, les premiers ministres et le commissaire européen pour faire changer les règles. Les choses ont vraiment commencé à bouger lorsque la FIFPRO et la FIFA ont augmenté la pression. »
« Nous remercions toutes les personnes impliquées dans ce processus, particulièrement les représentants de la MFA qui ont fait partie du comité de dialogue social et les représentants des clubs. »
Mamo attend des joueurs d'aujourd'hui qu'ils bénéficient de ces changements de réglementation.
« Je pense que davantage de joueurs maltais deviendront footballeurs professionnels à temps plein, » a-t-il affirmé.
