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Ready to Board : Ana Lucia Martinez, footballeuse, se forme auprès d'un mentor de la Concacaf

Marché de l'Emploi Féminin L'histoire du joueur

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Le programme « Ready to Board » de la FIFPRO prépare des femmes talentueuses à des postes de direction dans le football.

Ana Lucia Martinez, capitaine de l'équipe nationale féminine du Guatemala, fait partie des 14 participantes du programme. Chacune a été invitée à choisir un mentor dans le secteur du sport qui l'aidera à développer sa carrière.

La FIFPRO s'est entretenue avec Mme Martinez et Mario Monterrosa, qui a accepté d'être son mentor. Monterrosa, qui est également originaire du Guatemala, travaille pour la CONCACAF en tant que directeur des affaires des associations membres d'Amérique du Nord et centrale.

Martinez a joué en Espagne et en Italie pour des clubs tels que Rayo Vallecano et Naples, et est conseillère en football féminin pour le syndicat guatémaltèque des joueurs. Elle est titulaire d'un diplôme d'ingénieur chimiste et d'une maîtrise en économie, finance et informatique.

C'est comment, être footballeuse au Guatemala ?

Au Guatemala, vous jouez par passion, ce n'est pas comme si vous étiez payée ou receviez une quelconque rémunération. J'ai grandi en jouant sur des terrains en terre battue. Il y avait bien des commentaires sexistes de la part des parents parce que je jouais mieux que leurs fils, mais pour moi, jouer au football a toujours été naturel. Je n'ai jamais eu la moindre crainte.

J'ai joué dans la ligue nationale, mais je devais payer mon propre abonnement à mon club. Je pensais qu'il serait impossible de devenir footballeuse professionnelle. Mais à l'université, j'ai continué à jouer et lorsque j'ai rejoint l'équipe nationale, j'ai eu l'occasion de montrer ce dont j'étais capable.

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Ana Lucia Martinez (à droite)

Comment avez-vous réussi à percer dans votre carrière ?

J'ai fait un essai aux États-Unis. J'ai passé trois mois avec Houston Dash et cela m'a donné l'idée que l'on pouvait faire carrière dans le football. Je suis partie en Espagne et j'ai recommencé à zéro, en deuxième division. Je ne gagnais pas d'argent mais c'était un moyen de me faire connaître.

C'était difficile parce que j'étais loin de chez moi, mais je l'ai pris comme un défi. J'y suis allée et j'ai donné le meilleur de moi-même. J'ai été repérée et je suis passée dans de plus grandes équipes en Espagne, puis en Italie.

Comment avez-vous entendu parler de Ready to Board ?

Je l'ai vu sur le compte Twitter de la FIFPRO. Je ne savais pas si je devais postuler. Carlos Figueroa, le président du syndicat guatémaltèque des joueurs, m'a encouragée à me présenter.

Le programme m'a incitée à me battre pour mes rêves et mes objectifs. Ce qui m'a le plus marqué, c'est le nombre de points communs entre les 14 participants. Nous voulons toutes créer plus d'opportunités dans le football féminin. 

Connaissiez-vous déjà votre mentor ?

J'ai rencontré Mario lorsque je jouais pour le Guatemala dans un tournoi de l'équipe nationale des moins de 20 ans en 2010. Depuis, nous nous sommes reconnus en nous croisant, mais nous n'avons jamais vraiment eu de conversation approfondie.

Je lui ai été présentée officiellement avec l'aide de Diana Matheson, qui fait également partie du programme Ready to Board. Elle a contacté Karina LeBlanc, responsable du football féminin à la Concacaf, qui m'a mise en contact avec Mario.

Qu'espérez-vous apprendre de lui ?

Ce que je cherche, c'est une voie plus claire dans l'administration du football. J'ai commencé un diplôme de troisième cycle en gestion du sport. J'aime la partie organisation d'événements. Je me considère comme très organisée et disciplinée. C'est peut-être quelque chose pour moi.

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Mario Monterrosa

Mario Monterrosa (sur la photo ci-dessus) a d'abord travaillé dans le football en tant que bénévole et agent de liaison des équipes lors des tournois des équipes nationales au Guatemala. Parallèlement à son rôle de cadre au sein de la Concacaf, il est secrétaire général de l'Unión Centroamericana de Fútbol.

Il a travaillé sur 11 Coupes du monde et le mois prochain, il sera le délégué de la FIFA à Yokohama lors des Jeux olympiques de Tokyo. Il est titulaire d'un diplôme en administration des affaires.

Est-ce difficile de trouver un emploi dans le football ?

Les gens pensent que c'est facile pour un footballeur, mais ce n'est pas le cas si vous n'avez pas un réseau de contacts. Il faut développer des relations.

Il est également essentiel de disposer d'un réseau international, sinon vous risquez d'être un grand joueur mais qui n’ira jamais plus loin.

Le programme « Ready to Board » est une étape très importante pour Ana Lucia, car il l'aidera à définir sa voie.

Est-ce encore plus difficile en tant que femme ?

Oui, sans aucun doute. Il sera plus difficile de s’imposer en tant que femme. Environ 90 à 95 % des personnes qui travaillent dans le football en Amérique latine sont des hommes. Mais il y a une ouverture. Le monde change et les organisations cherchent à se diversifier.

Cette évolution présente un avantage concurrentiel. Même si ça peut sembler déplacé dit ainsi, si vous vendez bien votre CV, ça peut vous aider.

“Je suis au camp de base pour la conseiller et je trouverai les sherpas pour la guider”

— de Mario Monterrosa

Comment saura-t-elle si la gestion d'événements est faite pour elle ?

La meilleure façon d'apprendre, c'est par l'expérience. J'ai suivi des cours de la FIFA, mais la théorie ne vous mène qu'à un certain point. C'est l'expérience qui permet d'apprendre.

Je peux l'aider à acquérir une première expérience professionnelle dans l'administration du football, par exemple en travaillant comme officier de liaison pour une équipe nationale féminine.

Comment voyez-vous votre rôle de mentor ?

Ana Lucia ne sait pas encore quelle montagne elle va escalader, mais nous lui donnons tout l'équipement nécessaire pour y parvenir.

Je suis au camp de base pour la conseiller et je trouverai les sherpas pour la guider.