Aujourd'hui, nous vous présentons le syndicat monténégrin Sindikat Profesionalnih Fudbalera Crne Gore (SPFCG), qui accueillera l'assemblée générale de la Division Europe de la FIFPRO les 24 et 25 mai à Budva.
Récit
Zeljko Janovic a découvert les syndicats de joueurs lorsqu'il était footballeur professionnel en France, au Portugal et en Espagne. « J'ai remarqué à quel point ils étaient importants pour les footballeurs. Lorsque je suis rentré au Monténégro, je me suis rendu compte que les joueurs de notre pays avaient également besoin d'un syndicat. »
Zeljko a d'abord participé à la création d'un syndicat d'athlètes, avant de créer le Sindikat Profesionalnih Fudbalera Crne Gore (SPFCG) en 2009. « Nous avons décidé que nous voulions nous concentrer sur les footballeurs, car le football est le sport le plus populaire au Monténégro. »
Zeljko a fait équipe avec Vladimir Krsmanovic, qui, comme lui, travaillait pour le syndicat du pays. Treize ans plus tard, ils sont toujours ensemble : Zeljko en est le Président et Vladimir occupe le poste de Secrétaire général.
« Le football professionnel au Monténégro a désormais un aspect totalement différent, et nous pouvons dire que cette amélioration est due en partie à notre travail », explique Vladimir à la FIFPRO.
Les premières années, Zeljko et Vladimir se sont rendus dans les vestiaires pour expliquer aux joueurs ce que le syndicat pouvait faire pour eux. « Dans notre pays, les footballeurs professionnels n'étaient pas considérés comme des travailleurs par la plupart. Nous avons vraiment dû sensibiliser les joueurs. Ce regard a changé. »
Ce qui n'a pas changé, c'est que Vladimir et Zeljko restent proches des joueurs. « C'est l'avantage de travailler dans un petit pays, il est beaucoup plus facile de rendre fréquemment visite aux joueurs. »
Le SPFCG est devenu membre de la FIFPRO en 2012, ce qui l'a aidé à se développer. « Dans le cadre d'un groupe de travail sur le dialogue social, nous avons eu la visite de délégations de la FIFPRO, de l'UEFA, de l'ECA et des ligues européennes. La visite de ces organisations internationales dans le pays et les recommandations qui en découlent permettent d'atteindre plus facilement les objectifs ou de négocier. Nous avons ainsi réussi à obtenir un dialogue social plus structuré avec la fédération de football.
Nous essayons de mettre en œuvre toutes les stratégies de la FIFPRO. Si une mesure est efficace au niveau européen, elle peut l'être aussi au niveau national. Nous savons que la situation en Grande-Bretagne, au Monténégro et aux Pays-Bas est différente, mais nous essayons d'adapter les politiques le mieux possible à la situation sur place. »
Réalisations
Le Monténégro est l'une des plus petites nations de football d'Europe, avec une population d'un peu plus de 600 000 habitants et une ligue supérieure de dix clubs. L'un des objectifs du syndicat est de rendre le football plus professionnel dans leur pays « Parmi nos réussites, tous les clubs de première division doivent désormais compter au moins cinq joueurs bénéficiant d’un contrat professionnel », raconte Vladimir.
Il énumère d'autres réalisations telles que la mise en œuvre d'un contrat standard pour les joueurs, l'aide apportée à plus de 100 joueurs en cas de litige, la signature de protocoles d'accord avec la fédération de football, l'organisation de camps d'entraînement pour les joueurs sans contrat, l'introduction d'un programme d'études universitaires en ligne pour les joueurs avec le Ministère de l'éducation (« avec une remise considérable pour les membres »), et l'obtention d'une prolongation temporaire des contrats pendant la pandémie de Covid-19. « Ceci a permis de garantir au moins deux salaires mensuels à tous les joueurs, alors que leurs contrats étaient sur le point d'expirer, car 90 % des joueurs ont des contrats d'un an. »
Le SPFCG a également participé à un groupe de travail qui a rédigé une loi sur le sport, qui définit les joueurs comme des travailleurs. « Ce texte nous offre une base légale pour négocier une convention collective. Nous aimerions en signer une dans un avenir proche, mais je pense que tous les syndicats de joueurs aimeraient le faire. » Actuellement, il n'y a pas de pourparlers en cours, mais le syndicat prépare son document stratégique pour les négociations.
Deux autres objectifs sont le développement du football féminin et l'introduction d'une meilleure couverture d'assurance pour les joueurs. « Nous espérons pouvoir la mettre en place l'année prochaine. Nous y travaillons depuis des années, car il a été difficile de trouver une compagnie d'assurance pour concevoir un dispositif spécial pour les footballeurs. »
Œuvrer pour les joueurs
« Nous sommes fiers de la reconnaissance de nos joueurs. Lorsque les clubs et les agents ne veulent pas les aider, alors ils savent qu'ils peuvent compter sur nous », a déclaré Vladimir.
« Les joueurs ne jouent pas pendant quinze ans au Monténégro. Après deux ans, ils partent à l'étranger et reviennent des années plus tard. Mais lorsqu'ils ont un problème à l'étranger, ils nous contactent d'abord, car ils nous connaissent personnellement.
De plus en plus de joueurs nous envoient désormais leur contrat avant de signer avec un club. Un des joueurs par exemple participant de notre camp d'entraînement est passé par des clubs en République tchèque, en Pologne et en Serbie. Il nous contactait toujours pour faire vérifier son contrat »
Assemblée générale FIFPRO Europe
Pour Vladimir, l'organisation de l'assemblée générale de la Division Europe est une chance unique. « Nous voulons montrer aux joueurs de notre pays, et à toutes les parties prenantes, que nous faisons partie d'une grande organisation internationale. Notre statut en sortira renforcé et nos joueurs en bénéficieront. Et nous sommes bien sûr très honorés de recevoir tous nos collègues œuvrant dans d'autres syndicats de joueurs »