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La FIFPRO est une fédération de syndicats de joueurs. Actuellement, 66 organisations sont associées au sein de la FIFPRO pour soutenir les footballeurs professionnels du monde entier.

Dans le tout dernier numéro de notre série « Union in Focus », nous nous intéressons à l’Association unique des footballeurs professionnels du Venezuela (AUFPV), qui, ces dernières années, a réalisé de grandes avancées en faveur de ses footballeurs.

Histoire

Malgré une toute première édition du championnat de première division professionnelle au Venezuela datant de 1957, ce n’est qu’au milieu des années 80 qu’un groupe d’ex-footballeurs amis a évoqué la nécessité de disposer d’une institution veillant aux droits des joueurs professionnels.

À la tête de cette initiative, citons entre autres, José Clemente, Fernando Nano Clemente, Gustavo Roque, Cheché Vidal et José Ramón López, l’actuel président de l’Association unique des footballeurs professionnels du Venezuela (AUFPV).

« Tout cela a découlé de la nécessité de pouvoir s’appuyer sur un syndicat qui représentait les footballeurs, notamment en termes de salaire, ce qui n’était pas le cas jusqu’alors. Nous nous sommes alors réunis entre joueurs avec les meilleures intentions qui soient, et c’est comme ça que tout a commencé », explique López.

L’organisation a été légalement constituée en 1988, avec à sa tête le premier président de son histoire, José Clemente, ingénieur et ancien joueur de l’équipe nationale vénézuélienne. Le premier membre de la nouvelle association était précisément López, qui a occupé son premier mandat de président de 1994 à 2012.

De façon plus générale, ce furent des années de hauts et de bas et de difficultés, à la recherche de la défense des droits des footballeurs vénézuéliens.

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José Ramón López (à gauche), président de l'AUFPV, avec le président de la FIFPRO, David Aganzo.

« Nous n’avons jamais pu nous établir et être constants, car chacun avait des intérêts et des problèmes personnels, et nous n’avions pas de ressources », se souvient López. « Je résolvais les cas plus par affinité avec la Fédération que par la seule voie légale. »

Le tournant a eu lieu en 2014, date à laquelle l’AUFPV est devenue membre à part entière de la FIFPRO.

« La FIFPRO nous a accueillis, et nous sommes finalement devenus une entreprise ».

État actuel

Près de neuf ans se sont écoulés depuis cette étape importante dans la vie de l’AUFPV, et aujourd’hui, le scénario est tout autre : « Notre présent est complètement différent de ce que nous connaissions auparavant », déclare López, qui après être revenu à la présidence en 2021, souligne également avoir surmonté les difficultés qui se sont présentées en cours de route.

« Le plus difficile a été d’être acceptés par la Fédération, la Ligue et les joueurs eux-mêmes. Il en allait de notre crédibilité de se faire accepter en tant qu’entité qui ne cherche pas la confrontation, mais des solutions et un consensus ».

Dans un contexte similaire à celui d’autres pays, dans lesquels les défauts de paiement et les problèmes juridiques sont plus fréquents que ce que nous pourrions espérer, l’Association peut aujourd’hui offrir à ses footballeurs des services juridique, de presse et de communication, administratif et comptable, chacun avec un protocole de travail bien défini.

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Outre le volet juridique, la santé et l’éducation sont des piliers de la politique d’expansion.

« C’est sur ces derniers que nous avons concentré les objectifs de ce conseil d’administration. Nous souhaitons offrir au joueur ce qui a toujours manqué au Venezuela », affirme le président.

Sur le plan de la santé, l’AUFPV met à disposition des joueurs une salle de sport et des soins en matière de kinésithérapie, de dentisterie et de traumatologie. Sur le plan éducatif, elle propose des cours qui permettent aux footballeurs de « se préparer pour l’avenir, avec des outils qui vont au-delà du football, parce que le terrain n’est pas suffisamment grand pour accueillir autant d’aspirants ».

Les options vont d’un diplôme d’études secondaires bilingues à des cours de gestion sportive, via la CONMEBOL, en passant par un large éventail de formations offertes par la FIFPRO Amérique du Sud aux affiliés de la région.

« Nous sommes le pays qui compte sur le plus grand nombre de participants aux programmes au niveau continental et de personnes achevant lesdits programmes », se réjouit Ricardo Andreutti, coordinateur du pôle éducation de l’AUFPV.

Sur 938 inscriptions totales, le Venezuela compte 221 étudiants.

Objectifs

Parmi les différents objectifs futurs que s’est fixés l’AUFPV, l’un est de parvenir à une plus grande intégration du football féminin.

« C’est une question très délicate, car c’est un football naissant », déclare le président López.

« Au Venezuela, le football masculin est à peine rentable, et le football féminin l’est encore moins à ce stade. C’est une obligation de la part de la CONMEBOL, mais c’est aussi un défi, car les conditions pour les filles ne sont pas encore réunies. Nous les associons, les convainquons, leur disons que nous sommes là pour elles. La Fédération et la Ligue doivent comprendre qu’aucune discrimination ne peut être tolérée envers elles ».

Sur le plan éducatif, compte tenu de la réalité socioculturelle du Venezuela, l’objectif est d’évoluer chaque jour un peu plus.

« La première ambition est d’enrayer le décrochage scolaire, un véritable fléau au Venezuela. Faire en sorte que le footballeur aille au bout de son cursus scolaire et qu’il serve d’exemple à suivre par ses proches est déjà un premier pas », ajoute Andreutti.

« Ensuite viennent l’amélioration des infrastructures et la formation d’alliances avec des établissements d’enseignement supérieur ou des universités. Puis l’élaboration d’un programme académique dans le domaine sportif, approuvé par les plus hautes entités gouvernementales en matière d’éducation. Cela va non seulement générer un impact social, mais également préparer les futurs dirigeants du football professionnel et amateur au Venezuela. »