- Le SYNAFOC, syndicat des joueurs camerounais, lance une campagne pour inciter les clubs à payer les salaires à temps
- Seules sept des 19 équipes de première division sont à jour dans leurs paiements.
- Le président du syndicat, Geremie Njitap, estime que le football camerounais peut faire de sérieux progrès si toutes les parties travaillent ensemble pour résoudre le problème.
Le syndicat des joueurs camerounais SYNAFOC a lancé une campagne pour inciter les clubs à respecter les contrats des footballeurs et à payer leurs salaires à temps. Le syndicat a mis en place un outil mensuel, le baromètre, qui indique quels clubs sont à jour dans leurs paiements.
« Nous devons faire pression sur la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et sur les clubs, car ils devraient aider tous les clubs à gérer leurs affaires de manière professionnelle » , a déclaré Geremie Njitap, président du SYNAFOC.
« Malheureusement, nous recevons de plus en plus de plaintes de joueurs concernant des problèmes de non-paiement : ils ne reçoivent pas leurs salaires et leurs primes. Cette saison, la situation est bien pire que les années précédentes, le nombre de plaintes a augmenté de façon spectaculaire » .
Au début du mois, le SYNAFOC a présenté son baromètre, qui indique la situation des paiements de tous les clubs des deux premières divisions masculines et de la première ligue féminine.
Ce résumé a montré que seuls sept des 19 clubs de MTN Elite One ont payé tous les salaires depuis le début de la saison en octobre 2023 (cinq mois), et que sept clubs ont au moins quatre mois de retard dans leurs paiements. Dans MTN Elite Two, la situation est encore pire : seuls deux des 16 clubs remplissent leurs obligations, tandis que sept n'ont pas payé leurs joueurs depuis cinq mois.
Geremie et d'autres représentants du SYNAFOC ont récemment visité plusieurs clubs pour offrir leur soutien aux joueurs et discuter de la situation avec les responsables des clubs.
« Lorsqu'ils tentent d'expliquer leurs problèmes, les clubs disent souvent qu'ils n'ont pas d'argent, mais c'est à eux qu'incombe la plus grande partie de la responsabilité » , explique M. Geremie.
Les clubs reçoivent une part importante de leur budget de la Fecafoot ou du gouvernement. La fédération a mis en place un système de contrôle de la manière dont les clubs dépensent leurs fonds, mais la plupart d'entre eux ne s'y conforment toujours pas. Par exemple, les clubs doivent fournir des preuves, comme un relevé bancaire, pour prouver que les joueurs sont payés. S'ils ne prouvent pas qu'ils ont dépensé correctement la première tranche des fonds de la fédération, les clubs ne recevront pas la deuxième tranche.
Selon Geremie, plusieurs clubs ont de sérieux problèmes avec cette procédure et ne reçoivent donc pas tout l'argent de la fédération. « Ils s'en servent comme excuse pour ne pas payer les joueurs. Mais la réalité est que la plupart de nos clubs doivent franchir des étapes cruciales vers la professionnalisation ; certains n'ont même pas de compte en banque ou de secrétariat » .
Le SYNAFOC a présenté à la Fecafoot des propositions susceptibles d'améliorer la situation actuelle, notamment la création par la fédération d'un mécanisme spécial permettant d'allouer directement aux joueurs l'argent du fonds qui a été bloqué aux clubs lorsqu'ils ne remplissent pas les critères.
« Aujourd'hui, ce sont les joueurs qui souffrent des sanctions imposées aux clubs. C'est un cercle vicieux : leurs clubs ne paient pas leurs salaires et donc les clubs ne reçoivent pas d'argent supplémentaire de la part de la fédération, ce qui signifie que les joueurs ne seront toujours pas payés » , explique Geremie.
Geremie exhorte les dirigeants de clubs qui respectent les contrats des joueurs à contribuer à élever le niveau de professionnalisme des autres équipes du pays. « Si nous, les joueurs, les clubs et la Fecafoot, nous réunissons et travaillons ensemble, nous pouvons sérieusement faire progresser le football au Cameroun » .
