- Cinq membres de l'équipe nationale féminine de Slovénie ont rencontré la dirigeante du pays
- Accompagnées par Dejan Stefanovic, président du syndicat des joueurs slovènes et membre du Comité directeur de la FIFPRO, ainsi que par Marko Levovnik, secrétaire général du syndicat slovène
- Les différences significatives entre les conditions de travail des joueuses et des joueurs de l'équipe nationale slovène sont mises en évidence
La présidente de la Slovénie, Natasa Pirc Musar, a offert son soutien aux footballeuses de l'équipe nationale dans leur lutte pour l'égalité des salaires et des conditions de travail. « Je vous comprends et je veux vous aider », a déclaré la présidente Pirc Musar lors d'une réunion au palais présidentiel lundi.
Cinq membres de l'équipe nationale féminine de Slovénie : Dominiko Conc, Kristina Erman, Kajo Erzen, Lara Prasnikar et Matejo Zver ont rencontré la présidente dans le cadre de son travail sur l'égalité des sexes.
Les joueuses étaient accompagnées de Dejan Stefanovic, président du syndicat des joueurs slovènes Spins et membre du Comité directeur de la FIFPRO, et de Marko Levovnik, secrétaire général du syndicat slovène.
Les joueuses ont évoqué leurs nombreux efforts pour instaurer une plus grande égalité entre hommes et femmes, et ont souligné les différences significatives qui existent entre les conditions de travail des joueurs de l'équipe nationale féminine et de l'équipe nationale masculine, notamment en ce qui concerne le salaire, l'équipement, la dotation en personnel et les installations d'entraînement et de match. Il existe également des différences majeures sur le plan du marketing, des accords de parrainage et au niveau de l'attention des médias.
Selon le syndicat, le traitement des joueuses de l'équipe nationale slovène par leur association de football (NZS) est médiocre et, dans la plupart des cas, discriminatoire.
« Laissez-moi vous donner un exemple de la manière dont la fédération de football traite les joueuses », a déclaré Dejan Stefanovic à la FIFPRO. « Nous avions convenu de rencontrer la présidente Pirc Musar ce mardi au camp d'entraînement de l'équipe nationale. Mais lorsque les dirigeants de la fédération de football l'ont appris, ils ont interdit que la réunion ait lieu pendant le stage d'entraînement de l'équipe nationale. Heureusement, la présidente Pirc Musar a eu la gentillesse d'adapter son agenda afin d'accueillir les joueuses dans son bureau ce lundi ».
Lors de cette réunion, la présidente Pirc Musar a souligné la nécessité d'éliminer le plus rapidement possible les différences entre athlètes masculins et féminins, car la société moderne doit être fondée sur l'égalité, la solidarité et la dignité dans tous les domaines de la vie.
« Les raisons de ces différences ne sont pas acceptables et ne reposent pas sur des éléments objectifs », a déclaré la présidente Pirc Musar, ajoutant qu'elle était prête à s'engager dans des efforts pour réduire les disparités et qu'elle continuerait à attirer l'attention sur l'importance de l'égalité des sexes.
M. Stefanovic a déclaré : « La présidente a promis de discuter de cette question avec le président de la fédération de football et, si nécessaire, d'impliquer également le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin [ndlr : Ceferin est originaire de Slovénie]. Nous n'aurions pas pu demander mieux ».
La présidente Pirc Musar n'a pas perdu de temps. Elle a discuté de la question avec le président de la fédération et tente à présent d'organiser une réunion avec elle, l'équipe nationale féminine et les dirigeants de la fédération de football afin de parvenir à un accord.
M. Stefanovic a déclaré : « Depuis trois ans, les joueuses essaient d'obtenir un accord équitable avec la fédération de football. Nous espérons qu'avec le soutien de la présidente, nous pourrons enfin parvenir à cet accord équitable.
« Si nous ne parvenons pas à nos fins et si la fédération de football n'est pas disposée à écouter même la présidente de notre pays, nous devrons adopter une approche différente, avec la possibilité de boycott de l'équipe nationale ».
Sarah Gregorius, directrice de la politique mondiale et des relations stratégiques de la FIFPRO pour le football féminin, applaudit la détermination des joueuses et du syndicat à porter leur cause devant les plus hautes instances de la Slovénie.
« Cela montre qu'il existe une voie vers le changement qui peut contourner les obstacles que l'on trouve trop souvent au sein même du football », a déclaré Mme Gregorius. « Nous devons passer de la lutte pour la reconnaissance de base et les minima à une nouvelle ère d'égalité.
« Au sein de la FIFPRO, nous apprécions la clarté des mots et le soutien offerts par la présidente Pirc Musar, et nous sommes certains que sa conviction, aux côtés des joueuses, aidera à forger une nouvelle voie vers l'égalité pour l'équipe nationale féminine, à la fois en termes de conditions et de rémunération. En travaillant ensemble de bonne foi, nous protégeons les joueuses et nous évitons qu'elles aient à risquer une partie de leur carrière pour obtenir un changement ».
