Helen Ward Watford

Helen Ward : les joueuses n’ont pas à sacrifier leur carrière pour être mère

Maternité et Prestations Parentales L'histoire du joueur

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Helen Ward Watford
  • Les mères footballeuses seront à l'honneur comme jamais auparavant au cours d'un mois riche en action
  • Helen Ward a parlé à la FIFPRO en 2021 de son expérience de la conciliation de la maternité et du football
  • La mère de deux enfants a accueilli favorablement la réglementation sur la maternité de l'année dernière, mais elle estime que d'autres mesures doivent être prises

Juillet 2022 sera un mois riche en action pour le football féminin, avec cinq championnats continentaux. Les mères footballeuses seront également présentes sur la scène internationale comme jamais auparavant.

L'équipe islandaise de l'UEFA Women's EURO 2022, par exemple, comptera cinq mères, soit le nombre le plus élevé de toutes les équipes du tournoi.

Cette étape importante intervient un an après l'introduction par la FIFA d'un règlement en 2021, promu par la FIFPRO et avec l'accord d'autres parties prenantes, afin de protéger les droits des mères actuelles et futures et de leur assurer une plus grande sécurité d'emploi.

L'attaquante de Watford et du Pays de Galles, Helen Ward, a applaudi ces développements pour la réglementation de la maternité dans le football, mais la mère de deux enfants a également exprimé l'espoir que ce n'est qu'un point de départ.

La meilleure buteuse de l'histoire du Pays de Galles s'est entretenue avec FIFPRO en 2021 sur ses propres expériences de conciliation de la maternité et de la carrière de joueur, et sur la façon dont la maternité est un jeu de balle différent dans le monde du football.

« Le nombre de joueuses qui prennent la décision d’être à la fois joueuse et mère augmente graduellement, ce qui est vraiment fantastique. Cela prouve que nous pouvons être des athlètes et des mamans, et que nous ne sommes pas simplement là pour avoir des enfants. Les mères doivent pouvoir avoir leurs propres vies et objectifs, que ce soit à travers le football ou n’importe quel autre sport ou carrière qu’elles choisissent. »

« Il est très important pour les jeunes filles de réaliser qu’avoir une famille ne signifie pas arrêter de vivre. Bien sûr, mes enfants sont tout pour moi et ils sont ma priorité, mais ils comprennent aussi que maman joue au football, et j’espère qu’ils grandiront en étant fiers de ça et de moi. »

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« J’ai toujours pensé qu’avoir des enfants signerait la fin de ma carrière de footballeuse, mais lorsque je suis tombée enceinte de ma fille il y a plus de sept ans, je n’étais tout simplement pas prête à arrêter ma carrière. Il commençait à y avoir de plus en plus de cas de footballeuses qui continuaient à jouer tout en étant mère, comme la joueuse de l’équipe d’Angleterre Katie Chapman, et elles furent de véritables modèles, montrant la marche à suivre pour avoir des enfants et revenir au plus haut niveau. Ces joueuses ont été une grande source d’inspiration pour moi lorsque j’étais plus jeune, si bien que lorsque le moment est venu, j’ai su que je voulais marcher dans leurs traces. »

« En réalité, être mère a amélioré ma carrière et m’a renforcé en tant que personne. Avant d’avoir un enfant, je pouvais me morfondre sur un résultat pendant cinq jours après un match, alors que maintenant je n’ai simplement plus le temps de m’apitoyer là-dessus. Je rentre à la maison et mes enfants me demande un câlin ou une friandise et tout-à-coup le mauvais résultat n’est plus la fin du monde. Ça ne veut pas dire que les résultats ne m’importent plus autant qu’avant, bien sûr que je suis toujours très mauvaise perdante, mais j’ai acquis un meilleur sens des priorités. Cette nouvelle capacité à compartimenter ma vie entre « football » et « famille » a vraiment bien fonctionné pour moi dans ma carrière. »

“Les femmes méritent d’être soutenues à la fois en tant que mères et en tant que joueuses”

« Je suis fière d’être une pionnière de la maternité dans le football, car j’étais encore en quelque sorte une anomalie quand je suis devenue mère il y a sept ans, et même si c’est un peu plus commun de nos jours, les propres recherches de la FIFPRO ont démontré en 2017 que seul 1 % des joueuses étaient aussi mères. »

« Les conditions statutaires pour la maternité qui sont entrées en vigueur plus tôt cette année représentent une grande avancée, car il n’existait rien auparavant. Il est difficile de dire dans quelle mesure elles m’auraient aidé si elles avaient existé lorsque j’ai eu mes enfants, j’étais semi-pro à cette époque et j’ai pris la décision d’annuler mon contrat pour alléger la pression financière de mon club. Néanmoins, les choses sont différentes maintenant, il y a beaucoup plus de joueuses et de clubs professionnels qui peuvent utiliser ces conditions. J’espère vraiment que ces progrès aideront les femmes à réaliser à partir de maintenant qu’elles n’ont pas à faire de sacrifice et qu’elles méritent d’être soutenues à la fois en tant que mères et en tant que joueuses. »

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Katie Chapman

« Néanmoins, j’ai été frappée lorsque j’ai su que la période minimum de congé maternité est plutôt courte par rapport à la vie d’un footballeur. Il faut prendre en considération que dans un emploi ordinaire, il est possible de travailler jusqu’au jour de l’accouchement et de prendre un congé maternité à ce moment-là, alors qu’en tant que footballeuse, il faut arrêter de jouer environ trois mois après le début de la grossesse. Bien entendu, il y a des moyens de continuer à s’entraîner, mais votre travail, c’est de jouer des matchs et vous ne pouvez plus le faire, alors vos 14 semaines peuvent disparaître plutôt rapidement. »

« Donc, qu’est-ce qui se passe ? Et si huit semaines après avoir donné la vie, vos émotions et votre état physique sont toujours en pleine récupération après le traumatisme majeure que représente la naissance d’un enfant ? Pour certaines, ce n’est tout simplement pas suffisant pour s’installer dans leur nouveau rôle de mère. »

« Le fait qu’il y ait maintenant quelque chose en place pour protéger les femmes et leurs droits est une première étape terriblement importante, nous devons juste garder à l’esprit qu’il y en a encore beaucoup d’autres à franchir. »