- Ayant grandi au Ghana, Jennifer Cudjoe a entendu dire que son futur se trouverait « dans la cuisine »
- Elle a maintenant 27 ans, et joue comme milieu de terrain pour le NJ/NY Gotham FC dans la NWSL, aux États-Unis.
- Jennifer est membre du collectif de joueuses Black Women et elle essaye d’aider les autres joueuses
En tant que membres du collectif de joueuses Black Women, une organisation de plus de 40 joueuses noires jouant dans la Ligue de football nationale féminine (NWSL), Jennifer essaye d’aider à franchir les obstacles et améliorer la représentation des footballeuses noires.
« J’ai l’impression d’avoir un important système de soutien qui combat pour moi, » a expliqué Jennifer à la FIFPRO. « Je n’ai jamais senti que des gens se battaient pour moi. Les avoir me donne un sens de liberté, de savoir qu’ils diront aux gens de se battre pour ce que je souhaitais, et que ce que je demandais. Des choses que je n’ai pas pu dire à voix haute en tant qu’individualité. »
Jennifer a affirmé avoir rencontré de considérables difficultés pour arriver jusqu’où elle en est. « J’ai vécu de la discrimination pendant toute ma carrière. »
Elle est née et a été élevée au Ghana. « En grandissant et en étant une fille, il semblait impossible de faire les choses que faisaient les hommes. Le football est un grand sport et tous les garçons et toutes les filles y jouent. Mais dans notre culture, cela semble réservé aux hommes. Ma famille et mes amis me disaient tous Ton rôle est d’être dans la cuisine. »
« Je n’ai jamais pensé que c’était mon destin. Je pouvais faire plus que ça, c’est donc quelque chose que j’ai toujours voulu changer. »
Ayant maintenant passé plus de sept ans aux États-Unis, Jennifer a remarqué que ce n’est pas seulement au Ghana que les filles et les femmes ne sont pas traitées de la même manière que les garçons et les hommes.
« Le football n’est pas égalitaire entre les hommes et les femmes. Chaque joueur ou joueuse fait le même travail. Nous y passons le même temps, et nous fournissons la même somme d’efforts. Chacun donne tout ce qu’il a sur le terrain, et inspire les autres sur et en dehors du terrain. Il est clair que tout le monde devrait être traité et payé de la même manière. »
« Mais dans notre monde, tout est différent. Les hommes ont tout ce qu’ils veulent, et les femmes moins. Si nous demandons plus, c’est comme si l’on demandait trop. »
« Le système sera égalitaire lorsque les femmes seront payées autant, traitées et respectées de la même manière, et qu’elles auront la même plateforme. Si vous mettez du football à la TV, que ce soit un match de football masculin ou féminin, tout le monde regardera. Les jeunes garçons, les jeunes filles, tout le monde le regardera. Il faut donc de l’égalité. »
« Le changement doit arriver. »
L’année dernière, Jennifer a fait ses débuts en tant que joueuse professionnelle dans la NWSL. « Je me souviens de l’époque où ils disaient Nous ne pouvons pas briser ce cycle. Maintenant, je sens que nous pouvons briser ce cycle. Jouer au football n’est pas que pour les hommes, cela concerne tous les jeunes, les garçons comme les filles. Et je suis heureux que les choses changent enfin. »
La milieu de terrain veut inspirer les filles, particulièrement les africaines. « Quand j’étais jeune, il y avait de bonnes joueuses en Afrique, mais je ne les voyais pas à la TV. Je n’avais pas de joueuse de qui m’inspirer, avant de voir la Coupe du monde féminine 2011. J’ai vu Alex Morgan, qui est devenue mon modèle et mon inspiration, sur le terrain mais aussi en dehors : croyez en vous-même et en votre capacité, même si les autres ne croient pas en vous. »
« La visibilité compte, parce que raconter son histoire est pour moi l’une des façons par lesquelles nous pouvons résoudre des problèmes. Je veux que mon histoire permette de changer les choses et que les gens s’aperçoivent qu’en y mettant les moyens, nous pourrons changer les vies des joueuses et leur permettre de ne pas passer par ce que j’ai vécu pour en arriver là. »
