L’événement a été organisé par Steve Menary, responsable d'un projet Erasmus+ financé par la Commission européenne qui a mené pendant trois ans des recherches sur le trucage des matchs amicaux ou non compétitifs, avec l'Université de Nicosie. Cette étude a été réalisée avec l'aide de joueurs et de syndicats de joueurs de Malte, de Chypre de Grèce, ainsi que de EU Athletes.
M. Menary a indiqué que 73 matchs amicaux suspects avaient été disputés l'année dernière et a souligné l'absence de réglementation concernant les agents qui organisent des matchs non compétitifs et les « scouts » de données qui fournissent des informations en temps réel aux bookmakers.
Frédérique Winia, directrice du service des membres de la FIFPRO, a fait le point sur le déploiement mondial de l'application Red Button qui est approuvée par la FIFA et l'UEFA et protège la sécurité des joueurs en leur permettant de signaler les approches de manière anonyme. La Grèce est le dernier pays à avoir adopté l'application.
Samir Arab, un joueur maltais qui a coopéré à une enquête de police, a évoqué le danger qu'il y a à dénoncer les approches des truqueurs de matchs et a déclaré qu'un ancien coéquipier avait souffert de problèmes psychologiques après avoir été menacé et poursuivi. « Vous pouvez mettre votre vie en jeu », a déclaré M. Arab.
Roy Vermeer, Directeur juridique de la FIFPRO, a déclaré que les clubs qui ne versent pas leurs salaires et n'offrent pas de conditions d'emploi stables rendent les joueurs plus vulnérables à ces approches. Mirko Poledica, président du syndicat des joueurs serbes, a raconté comment, dans son pays, les joueurs peuvent être mis sous pression par les responsables de clubs pour truquer des matchs et comment certaines autorités du football en Serbie choisissent de fermer les yeux sur la criminalité.
Le Responsable du Département Intégrité de la FIFA, Ennio Bovolenta, et la Responsable des renseignements de l'UEFA, Angela Celestino, ont expliqué leur stratégie pour lutter contre le trucage des matchs. Chiel Warners et Guy Reinenbergh, représentants des plateformes néerlandaise et belge de lutte contre le trucage des matchs, ont donné leur propre point de vue sur ce que M. Warners appelle une approche mondiale fragmentée de la question.
Parmi les autres intervenants figuraient Simon Cullis, responsable intégrité chez le fournisseur de données STATS Perform, et Khalid Ali, directeur général de l'International Betting Integrity Association. Claudio Marinelli, qui fait partie du groupe de travail d'Interpol sur le trucage des matchs, a expliqué comment la force de police internationale pousse les gouvernements nationaux à enquêter sur les manipulations de matchs.
Le rapport de M. Menary fondé sur ses recherches et les enregistrements vidéo de segments de la conférence seront publiés sur le site Web du projet Erasmus+.