Adriana Jones 6 2500

Adriana Jones : « La meilleure chose à faire, c'est de leur dire les choses comme elles sont »

Santé Mentale L'histoire du joueur

Partager cette citation

Fermer
Adriana Jones 6 2500
Veillez sur vos coéquipiers, car ils peuvent avoir besoin d'aide, dit la footballeuse australienne Adriana Jones.

Adriana fait partie des quatre joueurs qui collaborent au projet de sensibilisation à la santé mentale de la FIFPRO, Prêt à en parler ? La footballeuse australienne de 25 ans partage sa lutte contre l'anorexie mentale et l'automutilation et donne quelques conseils.

« Je sais ce que c'est, j'en ai vraiment souffert ; si je peux aider les autres, alors je ne suis pas passée par là pour rien ».

Les études de la FIFPRO montrent que 20 à 35 % des footballeurs professionnels connaissent des problèmes de santé mentale au cours de leur carrière, ce qui implique que chaque vestiaire cache probablement des joueurs qui en souffrent. Adriana était l'une d'entre eux. Elle soutient la campagne de sensibilisation de la FIFPRO, qui met l'accent sur la nécessité de prendre soin de sa propre santé mentale et de celle de ses coéquipiers et encourage à en parler.

« Les gens ne peuvent aller mieux que lorsqu'ils réalisent qu'ils ont besoin d'aide. Il faut que quelqu'un remarque que vous avez des difficultés. »

Adriana est convaincue que cela aurait pu l'aider si on avait essayé de parler avec elle de sa santé mentale. « Je pense qu'on peut en avoir peur, mais si on le remarque avec gentillesse, sans agressivité, en faisant juste preuve de gentillesse et d'attention : tu as besoin de quelque chose ?»

« J'ai eu de la chance car je n’étais pas seule en fin de compte : j’avais mes parents. Mais il m'a fallu beaucoup de temps pour réaliser ce dont j'avais besoin. »

Adriana Jones 1 1100

Les difficultés d'Adriana ont commencé lorsqu'elle avait 12 ans. Elle présentait déjà des symptômes de dépression, mais les choses se sont aggravées lorsqu'elle a eu une appendicite. Après l'ablation de son appendice, elle n'a pas pu manger pendant un certain temps et a perdu du poids. Elle aimait être « petite » ce qui a déclenché une anorexie mentale

« J'ai essayé de me transformer de la manière la plus spectaculaire qui soit et de perdre le plus de poids possible. Dans le football, lorsque vous avez un objectif, vous ne vous concentrez que sur lui. Mon objectif était d'être aussi mince que possible, d'être plus jolie. Plus rien ne comptait dans la vie, ni les amis, ni la famille. »

« C'était un objectif malsain.

Une illusion. »

“Les gens ne peuvent aller mieux que lorsqu'ils réalisent qu'ils ont besoin d'aide”

Pendant son adolescence, Adriana a souffert d'anorexie mentale et d'automutilation. Elle s'affamait et est allée jusqu'à provoquer un arrêt cardiaque. Elle a dû être hospitalisée pendant trois mois. L'ex joueuse australienne a également fait plusieurs tentatives de suicide alors qu'elle n'avait pas 17 ans.

« Il n'y a pas de raisonnement possible, on va trop loin. Plus vous tombez dans le piège, plus vous arrivez à un point où plus rien ne compte et où vous voulez juste être mort. »

« Vous avez des pensées si épouvantables qu'au moindre désagrément, c'est fini. Vous êtes dans le noir. Puis vous commencez lentement à vous isoler. C'est le signe révélateur que quelque chose de terrible va se produire. »

« Bref, quand un joueur commence à prendre ses distances et à repousser les autres, on sait que ça va mal. »

Adriana Jones 7 1100

C'est le moment de proposer de l'aide, ce qui, selon Adriana, peut être un défi. Ses parents ont eu beaucoup de mal à se faire entendre. « J'essayais de repousser tout le monde. Je me disputais avec tous ceux qui étaient en désaccord avec mon mode de vie. »

Elle a finalement réalisé qu'il fallait que ça change lorsqu'elle a entendu quelqu'un dans un centre commercial s'exclamer à voix haute : Mais comment fait-elle pour marcher ? « Une vraie douche froide. Je suis sûre qu'on a dû me le dire avant, mais ce jour-là, j'ai compris. »

« Votre famille, vous la côtoyez tout le temps. Elle me critiquera toujours, me dira ce que je dois faire. Je crois que quand ces remarques sont venues d'étrangers, de parfaits inconnus, alors je me suis dit : « Ouh lala, ce n'est pas normal. »

Adriana suit une thérapie depuis, ce qui l'a beaucoup aidée. « J'avais besoin d'une bonne thérapie. Quand vous traversez une dépression et avez des pensées suicidaires, vous avez besoin de voir quelqu'un qui va vous aider à comprendre vos émotions. Si vous ne comprenez pas pourquoi vous les avez, alors vous continuez simplement à vivre vos émotions, ce qui peut être très dommageable. »

Forte de sa propre expérience, Adriana a un conseil très simple à donner lorsqu'il s'agit d'amis ou de collègues dans le besoin. « La meilleure chose à faire c'est de leur dire les choses comme elles sont. J'ai davantage apprécié les gens honnêtes que ceux qui évitaient le problème et voulaient panser les maux. »