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L’attaquante danoise Signe Bruun rejoint la recherche de la FIFPRO : « Où puis-je m’améliorer ? »

Programme : Etude de Football Drake L'histoire du joueur

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Signe Bruun fait partie des 150 footballeuses professionnelles qui participent au projet de recherche sans précédent de la FIFPRO d’une durée de 10 ans sur la santé des joueurs.

Signe est une attaquante de 23 ans qui joue pour l’Olympique Lyonnais et l’équipe nationale du Danemark. Cet été, elle a quitté le Paris Saint-Germain après avoir remporté le championnat de France.

Lors de la présaison, Signe nous a expliqué pourquoi elle participait à l’étude qui suivra le bien-être physique et mental de plus de 90 joueurs et 60 joueuses.

L’étude a pour but d’améliorer les connaissances sur la physiologie des footballeurs pendant leurs carrières, et les premières années après leur retraite.

Le chef du service médical de la FIFPRO, Vincent Gouttebarge, dirige le projet de recherche, qui est cofinancé par la Drake Foundation (Angleterre), l’entreprise de soins de santé Mehilainen (Finlande) et Push Sports (Pays-Bas).

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Comment avez-vous découvert la Drake Study ?
Grâce au syndicat danois de joueurs, Spillerforeningen. En tant que joueuses de l’équipe nationale, nous sommes proches du syndicat. Quand j’y étais, ils ont demandé si certaines joueuses et moi-même étions intéressées. Ça avait l’air intéressant, alors je me suis dit Pourquoi pas ? Pour m’aider moi-même, mais aussi pour contribuer à l’avenir du football féminin. Pour aider les petites filles qui viendront après moi. Même si cela permet seulement d’aider quelques-unes d’entre elles, je suis déjà contente. C’est un bon projet, et il est bon pour le football féminin.

Qu’avez-vous à faire durant cette étude ?
J’ai rempli quatre questionnaires différents et effectué certains tests qui vérifient les réactions et la mémoire. Il faut répondre à des questions sur votre santé, vos blessures récentes et votre santé mentale. Il y avait aussi des questions sur le régime alimentaire. C’est vraiment vaste, il y a beaucoup de sujets.

Ça ne prend pas beaucoup de temps, et parfois ça fait du bien de s’asseoir et de prendre le temps de réfléchir à comment on va vraiment.

Au début, ça m’a pris environ 30 minutes. Maintenant, c’est bien moins, peut-être 15 ou 20 minutes. Certains tests m’ont pris une heure, mais j’ai apprécié les remplir. Ils instaurent une forme de compétitivité, même si c’est uniquement une compétition contre soi-même. On ne peut pas comparer ses résultats avec ceux des autres.

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À quel point être en bonne santé est important pour vous ?
Je pense que la part mentale n’est pas assez prise en compte dans le football. J’ai un coach mental depuis quatre ans maintenant. Pour moi, c’est important de se sentir bien sur et en dehors du terrain. Si je me sens bien en dehors du terrain, alors je me sens bien dessus également. La part mentale, ainsi que le sommeil et l’alimentation sont vraiment importants : tous ces éléments affectent mes performances sur le terrain.

Je regarde toujours le tableau d’ensemble : Où puis-je m’améliorer ? Pour évoluer à haut niveau, il faut prendre en considération chaque détail : si je gagne un pour cent ici et un pour cent là, c’est ce qui fera la différence pour décrocher la victoire ou non.

Mes premières discussions avec mon coach mental étaient vraiment très positives. J’ai rapidement remarqué la différence sur le terrain, ce qui m’a permis de confirmer que cela serait bénéfique.

Nous travaillons sur de nombreuses choses. Par exemple, je viens de changer de club, donc maintenant il est question de m’adapter à un nouveau club, de faire partie d’une nouvelle équipe et de m’intégrer autant que possible.

Auparavant, nous avons également parlé de la façon de se préparer pour les matchs importants. Comment jouer sur le terrain ? Dans quelles situations est-ce que je veux donner le meilleur de moi-même sur le terrain ? Quel est mon plan B si je fais une erreur ?

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Avez-vous déjà eu des problèmes de santé ?
J’ai eu un déchirement du ligament antérieur croisé, il y a deux ans. Je n’ai pas joué un seul match pendant huit mois et demi.

Pour moi, il fallait s’imposer de petits objectifs : marcher sans béquilles pour la première fois, courir à nouveau pour la première fois, … De petits objectifs pour pouvoir observer mes progrès. Mais les premières semaines étaient terribles. Je me sentais comme un fantôme, à cause de la douleur suite à la chirurgie.

Et on se met à penser, J’ai perdu la moitié d’une année, une période pendant laquelle j’aurais pu progresser. J’ai remarqué que ces pensées ne faisaient qu’empirer les choses pour moi, alors j’essayais de les chasser et de me concentrer sur la récupération. Il y a bien des choses qui peuvent vous rendre folle.

Je suis revenue encore plus forte qu’avant, physiquement et mentalement. J’ai aussi mieux joué au football après ma blessure. Tout est lié.

Comment étaient les soins que vous avez reçus dans vos clubs ?
C’était identique à Paris et à Lyon. Il y a des kinésithérapeutes tous les jours dans les deux clubs. On peut avoir des soins tous les jours. Ils ont des docteurs. C’est parfait. On a tout ce qu’il faut.

Au Danemark, où j’ai joué pour Fortuna Hjørring, la ligue n’est pas complètement professionnelle et ça se voit au niveau du staff médical. On avait un kiné, mais il n’était pas là tous les jours. Néanmoins, c’était il y a quatre ans. J’imagine que c’est mieux maintenant. Hjørring était l’une des meilleures équipes du Danemark, mais la comparaison avec Paris et Lyon est injuste, ces deux équipes comptent parmi les meilleures du monde.