À propos
Dino Kresinger
Dino Kresinger a récemment pris sa retraite suite à sa carrière de footballeur professionnel, durant laquelle il a joué pour des clubs comme NK Međimurje, Cibalia, et Western Sydney Wanderers. Pendant cette période, il a suivi des études de Management sportif à temps partiel, et il est actuellement entraîneur principal de l’équipe U-17 de NK Varazdin.
J’ai eu beaucoup de chance en tant que footballeur. J’ai joué dans beaucoup de pays : l’Australie, la Bosnie, la Croatie et la Slovénie. J’ai rencontré de nombreuses personnes intéressantes et j’ai vécu de superbes expériences.
Cependant, maintenant que j’ai raccroché les crampons, ce ne sont plus que des souvenirs et, aussi beaux soient-ils, il me faut plus que ça pour me sentir comblé dans la partie suivante de ma vie.
Vers la fin de ma carrière professionnelle, j’ai étudié le Management sportif via l’Académie en ligne de la FIFPRO au Collège universitaire du Danemark du Nord. J’ai voulu me former moi-même pour que quand vienne l’heure de chercher un nouvel emploi, je puisse être un candidat compétitif sur le marché.
J’ai pu rejoindre des classes enregistrées en ligne, ce qui a été extrêmement utile, parce qu’avec les matchs, les transferts, l’entraînement et les déplacements, il aurait été difficile de pouvoir participer à un programme classique.
En tant que footballeurs, nous jouons les matchs. Nous sommes absorbés par cela. Mais un grand pourcentage d’entre nous fait faillite une fois la retraite venue, parce que nous ne savons tout simplement pas quoi faire d’autre. Une petite partie d’entre nous gagnera assez d’argent pour vivre le restant de leurs jours, mais nous devons tous nous préparer à un plan B.
Même ceux qui sont assez chanceux pour gagner un salaire conséquent rencontrent le problème d’être habitué à dépenser beaucoup d’argent, ce qui ne présage rien de bon lorsque la source de revenus disparaît. S’éduquer pendant sa carrière n’est pas juste une solution de secours, c’est aussi planifier le futur.
Mon emploi actuel, en tant qu’entraîneur principal de l’équipe des U-17 de NK Varazdin, est évidemment lié en profondeur au football et je me suis beaucoup appuyé sur ma carrière de joueur.
Cependant, mon éducation en Management sportif m’a apporté de nouvelles informations et de la polyvalence dans ce rôle ; mes compétences de communication, mon analyse en tant que compétiteur, et ma planification de la coordination sont des capacités que j’ai développées grâce au cours que j’ai étudiés, et cela m’a aidé à devenir le meilleur entraîneur possible.
Je suis très heureux de poursuivre mes ambitions d’entraîneur pour le moment, mais si je devais bifurquer vers un autre poste ultérieurement, je sais que j’ai le background nécessaire pour y parvenir. Prendre sa retraite n’empêche pas d’être un athlète, et il est possible de se sentir aussi bien physiquement qu’à l’époque du pic de sa carrière, car il est possible de garder son corps en bonne forme en y consacrant les efforts nécessaires.
Néanmoins, mentalement, c’est un changement difficile. Quand tu es sur le terrain et que tu marques des buts, tu te sens spécial et important, puis quand tu prends ta retraite tu deviens insignifiant aux yeux du grand-public, et tu dois tout recommencer, te forger à nouveau un nom par toi-même. Que tu aies gagné la Ligue des champions ou que tu sois un joueur de haut niveau croate, tu dois redémarrer de zéro après avoir raccroché les crampons.
Il m’a fallu trois ans pour réadapter ma vie après le football professionnel, et c’était pourtant en ayant déjà prévu une nouvelle voie de carrière. Ce fut difficile, parce que j’ai continué de m’entretenir et de jouer dans des divisions inférieures, il m’a donc fallu plus de temps pour quitter l’état d’esprit de joueur professionnel.
Maintenant, j’en suis à un stade où je joue au football pour m’amuser, et c’est un monde complètement différent : on se réunit deux fois par semaine, on joue au football, parfois on sort pour manger, boire et traîner un peu. J’ai l’impression d’apprécier le jeu encore plus qu’auparavant.
J’ai commencé à entraîner les jeunes de moins de 10 ans, et j’ai maintenant progressé pour m’occuper des 17 ans et, même si j’espère un jour travailler avec une équipe sénior, j’ai l’impression d’être totalement à ma place pour le moment.
En entraînant une équipe dans laquelle, disons, trois joueurs sur 20 auront une carrière professionnelle, je me sens bien placé pour les guider dans le football mais aussi dans leurs choix de vie. Ayant suivi une éducation supérieure moi-même, je peux répondre aux questions qu’ils se posent sur la vie après le football et les options positives qui s’offrent à eux.
J’instille à chacun d’entre eux l’importance de l’éducation, peu importe comment ils jouent. Pour un grand nombre d’entre eux, leurs parents tiennent le même discours mais je pense qu’il est plus facile pour les jeunes gens d’écouter des personnes extérieures à leur famille, même si le message est en fin de compte identique.
Aurais-je pu me retrouver où je suis à l’heure actuelle sans éducation supérieure ? Peut-être, et beaucoup passent directement de joueur à entraîneur. Cependant, ces quatre années m’ont préparé à la vie après le football, elles m’ont permis de me développer pour voir le jeu selon une perspective différente, et m’ont poussé à me démarquer même en dehors du terrain.
Je ne pense pas que l’un d’entre nous devrait voir le développement de compétences hors football comme un plan B, mais plutôt comme une opportunité d’investir en soi-même. Pas seulement en tant que joueur, mais aussi en tant que personne.
