- Le premier Prix Impact du syndicat sera décerné lors de l'Assemblée générale de la FIFPRO
- Un lauréat sera choisi parmi les quatre finalistes ayant accompli un travail extraordinair
- Diego Scotti, président de LA MUFP, parle du projet uruguayen de prévention globale des situations liées à la santé mentale
La semaine prochaine, le premier Prix Impact du syndicat sera présenté à l'Assemblée Générale de la FIFPRO, reconnaissant les initiatives extraordinaires que les syndicats mènent sur le terrain pour soutenir les joueurs dans le monde entier.
Los cuatro finalistas – IFPO (Israël), MUFP (Uruguay), SIFUP (Chili) et SJFP (Portugal) seront soumis à un vote lors de l'Assemblée générale pour désigner le gagnant.
La FIFPRO s'est entretenue avec Diego Scotti, président de la Mutual Uruguaya de Futbolistas Profesionales (MUFP), pour qu'il nous fasse part des détails d'un projet visant à prévenir les situations liées à la santé mentale à court, moyen et long terme.
Contexte
« Le footballeur professionnel est confronté à de nombreux facteurs au cours de sa carrière qui influencent ses performances en tant que sportif, mais conditionnent également sa carrière future ».
« Sur le plan de la santé mentale, le footballeur doit faire face à une pression et un stress constants, tant dans son environnement personnel que professionnel. Dans certains cas, ces situations ont eu des conséquences très tristes -trois footballeurs uruguayens en activité se sont suicidés en l'espace de six mois en 2021-, c'est pourquoi une approche préventive de ce problème est nécessaire ».
« En termes d'éducation, une fois que le processus de formation dans les clubs sportifs est avancé, et principalement ceux qui commencent leur carrière professionnelle, en général les jeunes décident de reporter leur éducation formelle parce qu'ils rencontrent un problème d'horaires ou de manque de stimuli. Cette situation est aggravée s'ils appartiennent à un contexte où il n'y a pas de milieu familial éducatif ».
« Enfin, leur manque d'entraînement et leur épuisement émotionnel ont un impact direct sur leur carrière post-football. Dans le meilleur des cas, ils peuvent finir de jouer jusqu'à l'âge de 40 ans, quand beaucoup doivent partir à la recherche d'un emploi sans les outils de base qui leur permettraient d'entrer dans le monde du travail ».
Objectifs du projet
« L'objectif du programme est d'améliorer la qualité de vie des footballeurs uruguayens, que le membre trouve au sein de la Mutual un lieu de soutien intégral dans lequel on lui fournit les outils nécessaires pour se développer en tant que personne ».
« Il y a trois objectifs spécifiques : créer un espace de santé mentale comme première réponse aux urgences individuelles et comme espace de travail préventif avec les équipes, développer une académie éducative au sein de la Mutual et mettre en place un espace de travail dans lequel on encourage l'esprit d'entreprise et où l'on aide les joueurs à se réinsérer sur le marché du travail.
« Pour atteindre ces objectifs, de nombreuses activités ont été conçues, notamment : des consultations individuelles avec des psychologues d'équipe, le développement d'accords avec les mutuelles pour les soins de longue durée, des ateliers sur la prévention du suicide, des accords avec des institutions publiques pour l'éducation formelle, le développement de nos propres cours et une stratégie menée avec le secteur privé pour générer un marché du travail et la mise en œuvre du projet Transitions, qui accompagne le joueur proche de la retraite ».
Avantages pour les joueurs
« Les avantages sont liés au soutien intégral du footballeur uruguayen, couvrant des domaines transversaux à sa profession, mais ayant un impact direct sur sa carrière. Les joueurs trouvent leur propre espace pour travailler sur les questions d'anxiété, de stress et de crises personnelles ».
« Les footballeurs uruguayens ont trouvé dans la Mutual un espace leur apportant des réponses à leurs problèmes avec une stratégie à court terme -comme les questions de santé mentale-, moyen terme -qui se concentrent sur l'éducation- et long terme -la transition vers une vie professionnelle en dehors du football- ».
Avantages pour le syndicat
« Il s'agit d'une initiative qui a un impact direct sur le footballeur et qui peut parfaitement être reproduite dans d'autres organisations et adaptée à d'autres réalités du football mondial ».
Succès
« Depuis le début du programme, le département de santé mentale a contacté plus de 200 footballeurs en fonction de différentes situations : consultations personnelles, blessures, recommandations de coéquipiers, communication de membres de la famille, conseils divers, etc. »
« Plus de 90 footballeurs ont engagé des processus de consultation individuelle avec les psychologues de département ou dans le cadre de conventions existantes, soit au total plus de 500 consultations. Nous avons actuellement 26 processus ouverts ».
« Nous avons également agi en urgence dans certaines situations liées à des tentatives de suicide, qui ont donné lieu à une coordination avec les psychiatres, les mutualistes, la famille et les amis des footballeurs et à des visites en centre de santé ».
« Dans le domaine éducatif, plus de 400 footballeurs ont suivi une forme de formation, plus de 70 ont bénéficié d'un soutien psychologique individuel et au moins 400 joueurs ont participé à des ateliers sur la prévention du suicide. Au moins 40 joueurs ont participé au projet Transitions ».