- Grâce à un décret du gouvernement chypriote, les footballeurs du pays perçoivent un nouveau salaire minimum de 885 euros par mois
- Le décret fait suite à la décision unilatérale de la Fédération chypriote de football d'introduire un salaire minimum de 150 euros
- Le capitaine de l'Olympiakos Nicosie, Vangelis Kyriakou, explique ce que signifie ce décret pour les joueurs chypriotes
Les footballeurs professionnels chypriotes disposent d'un nouveau salaire minimum d'au moins 885 euros par mois grâce à un décret gouvernemental entré en vigueur le 1er janvier 2023.
Le décret est une victoire énorme pour le PASP, le syndicat des joueurs, qui était en conflit avec la fédération de football du pays (la CFA) depuis l'été dernier, moment où la CFA avait décidé unilatéralement d'introduire un salaire minimum de 150 euros.
Conformément au nouveau décret, le salaire minimum est fixé à 885 euros bruts par mois pour les six premiers mois d'emploi et à 940 euros bruts par mois pour les mois suivants. Ce salaire est valable aussi bien pour les joueurs professionnels hommes que femmes.
« Nous informons les joueurs que leurs clubs doivent respecter le nouveau salaire minimum de 885 euros », a déclaré le président du PASP, Spyros Neofytides, à la FIFPRO. D'après le président du syndicat, certains clubs pourraient penser que le nouveau salaire minimum n'entrera en vigueur que lors de la saison 2023/2024, tandis que d'autres ne veulent tout simplement pas le payer. « Nous avons créé spécialement une vidéo pour sensibiliser les joueurs et les clubs »
Chypriote PFA (PASP)
• Division: Europe
• Création: 1987
• Membre du FIFPRO depuis: 2005
• Site web: pasp.org.cy
Le nouveau salaire minimum est particulièrement important pour les footballeurs de deuxième et troisième divisions, où les salaires sont souvent beaucoup plus bas. Ces joueurs ont souvent besoin d'un deuxième emploi à côté du football pour s'en sortir.
Vangelis Kyriakou, capitaine de l'équipe de première division de l'Olympiakos Nicosie, estime que le nouveau salaire minimum aura un effet positif considérable. « À mon avis, il va beaucoup aider, surtout les footballeurs chypriotes et, à long terme, l'équipe nationale de Chypre », a déclaré le joueur de 28 ans, qui compte une seule sélection internationale senior avec Chypre.
« Les footballeurs qui sont talentueux et jeunes prendront leur profession plus au sérieux dès le début. Sans compter que les footballeurs professionnels qui sont mal payés et ont besoin d'un deuxième emploi pour vivre commencent à considérer le football comme un hobby, même s'ils jouent en tant que professionnels. Comment les employés peuvent-ils avoir des obligations professionnelles à part entière et prendre leur travail au sérieux lorsque le montant de leur salaire est ridicule ?
« Trop de footballeurs professionnels talentueux ont quitté le sport après avoir dû exercer un deuxième emploi pour gagner leur vie. Les séances d'entraînement ayant lieu le matin et l'après-midi, beaucoup d'entre eux se sont retrouvés à travailler le soir ou la nuit. Cela ne permet pas aux footballeurs de se concentrer sur leur sport.
« À 19 ans, j'ai fait mes débuts en première division. J'ai fait 12 apparitions cette saison-là, et mon contrat était de 3 000 euros par an. Ce n'était pas assez pour couvrir mes dépenses liées au football. Ce n'était même pas suffisant pour payer mes frais de voyage, car j'habitais dans une autre ville que celle où l'équipe était basée.
« À cette époque, le salaire mensuel moyen à Chypre était d'environ 1 500 euros. J'avais des offres et je pouvais obtenir un salaire plus élevé en deuxième division, mais ma soif de jouer en première division, à un moment où j'étais jeune, m'a en quelque sorte rendu plus vulnérable et m'a conduite à accepter de jouer pour ce montant.
“Footballers who are poorly paid and need a second job to live begin to see football as a hobby even though they are playing professionally.”
— de Vangelis Kyriakou
« La saison suivante, je recevais 500 euros par mois. Mon loyer était de 450... Vous pouvez imaginer quelqu'un dans ma position avec une famille ? Il faudrait abandonner le football.
« J'ai eu de la chance, car mes parents m'ont soutenu financièrement, ce qui m'a permis de vivre et de me concentrer sur le football. Mon salaire ne correspondait certainement pas à mes 21 apparitions cette saison-là, mais j'étais déterminé à prouver que je méritais d'être titulaire.
Cette saison a été un moment clé de ma carrière et, sans l'aide de ma famille, je serais aujourd'hui un ancien joueur de football qui travaille dans un autre secteur ».
