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Le nouveau président de la FIFPRO, David Aganzo, se fixe des objectifs pour l'avenir

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David Aganzo vit les premiers jours de son mandat de quatre ans en tant que président de la FIFPRO suite à son élection lors de l'assemblée générale, ce qui fait de lui l'équivalent du capitaine de l'équipe du comité directeur le plus diversifié de l'histoire du syndicat mondial des joueurs.

Afin de le présenter à un public plus large en dehors de son Espagne natale, nous nous sommes entretenus avec lui sur sa carrière de joueur, son nouveau rôle de dirigeant syndical et ses objectifs pour l'avenir.

Sa carrière de joueur a débuté au Rayo Fatima, une équipe de quartier de Leganés, dans la banlieue de Madrid, et s'est poursuivie par une médaille de vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid, sans oublier plus de 250 autres apparitions comme attaquant en Liga et en deuxième division espagnole, que viennent compléter des séjours en Israël et en Grèce.

En 2017, deux ans après sa carrière de joueur, il devient président du syndicat des joueurs espagnols Asociación Futbolistas Españoles, un poste qu'il conserve après sa réélection par les joueurs pour un second mandat en avril.

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Vous êtes arrivé au Real Madrid à l'âge de 18 ans. Comment était cette expérience ?

Imaginez un adolescent qui entre dans un vestiaire avec des joueurs comme Anelka, Redondo, Raul, Iker Casillas, Roberto Carlos, Geremi. Ils étaient mondialement connus. C'était un rêve qui se réalisait. J'ai beaucoup appris auprès des plus grands joueurs du monde. Ils étaient toujours prêts à me donner des conseils. Ils m'ont aidé à grandir en tant que personne mais aussi en tant que joueur.

Au cours de ma carrière, les relations ont toujours été bonnes dans le vestiaire. J'ai également appris d'autres leaders comme Mauricio Pochettino à l'Espanyol et Pedro Munitis au Racing Santander. Dans les vestiaires, ces joueurs sont des personnes normales, pas des stars, et ils vous font comprendre qu'en football, c'est le groupe qui gagne, pas l'individualité.

Au total, vous avez joué dans 12 clubs en 16 ans en tant qu'attaquant, avec un passage au Rayo Vallecano au cours duquel vous avez marqué 28 buts en 72 matchs. Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

J'ai réussi à tirer un grand profit du football. En même temps, j'ai appris qu'il y a une partie business, une partie sport, et qu'il y a des clubs où le côté business n'est pas bien géré. Dans certains clubs, passer une visite médicale est impossible.

Au Rayo Vallecano, j'ai perdu beaucoup d'argent dans mon contrat lorsque le club a demandé la protection des créanciers. En fait, moi et mes coéquipiers avons joué gratuitement pendant une saison, même si nous avons été promus en Liga. Nous n'avons pas touché le moindre euro.

On me devait aussi de l'argent après un passage à l'Aris Thessalonique en Grèce. Ce genre de situation est très difficile pour les joueurs.

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Comment montrer aux joueurs adolescents d'aujourd'hui la valeur des syndicats ?

Ce n'est que lorsque vous n'êtes pas payé ou que vous avez des problèmes juridiques que vous comprenez vraiment l'importance des syndicats. Notre travail consiste à faire comprendre aux jeunes joueurs la manière dont les syndicats ont, au fil des ans, amélioré leurs droits en matière d'emploi.

Lors de la création de l'AFE en 1978, les joueurs n'avaient pas droit à la sécurité sociale et ne pouvaient pas être transférés dans un autre club sans l'autorisation de leur club. Les droits d'aujourd'hui ne sont pas tombés du ciel, les joueurs et les syndicats ont dû se battre pour les obtenir.

En Espagne, nous luttons actuellement pour les droits des joueuses, comme l'AFE l'a fait pour les joueurs dans les années 1970 et 1980.

Comment allez-vous contribuer au développement de la FIFPRO au cours des quatre prochaines années ?

Nous devons nous attacher à rendre notre sport plus sain dans le monde entier. Il existe des pays où il n'y a pas de ligue professionnelle et où les joueurs ne peuvent pas négocier collectivement l'amélioration de leurs droits en matière d'emploi.

L'idée est que si un club est solvable et bien géré, votre employé s'en porte mieux, et le sport y gagne sur le long terme. La pandémie nous a montré que si nous n'agissons pas tous ensemble – comme nous l'avons fait – l'entreprise peut aller à la poubelle.

Plus le football est uni, plus il est fort. La FIFPRO fait un travail considérable, et il est important qu'elle ait une renommée internationale pour que tout le monde dans le football nous connaisse et sache ce que nous faisons. Nous avons beaucoup de force et de responsabilité.

En tant qu'attaquant, je suppose que vous jouerez un rôle offensif.

C'est vrai que je suis un attaquant et que je ne défendais pas beaucoup en tant que joueur. Mais ce que nous devons faire avec le nouveau comité directeur, jeune, diversifié et talentueux, c'est définir une stratégie efficace pour apporter des changements positifs dans le monde du football.

Philippe Piat a fait un travail important en tant que président, et nous devons construire sur son héritage et continuer à travailler en tandem avec l'excellente direction et le personnel de la FIFPRO afin qu'ensemble nous puissions remporter encore plus de victoires.

On pourrait dire que je suis le nouveau capitaine du comité, mais je crois plus que tout à l'éthique collective. Je suis très animé par le projet qui se tient devant nous.