Que faut-il retenir du 16e Congrès de la FIFPRO Afrique, tenu à Douala, au Cameroun?
Les deux jours de débats, auxquels Jonas-Baër Hoffmann, le secrétaire général de la FIFPRO monde a assisté, ont témoigné de la maturité d’ensemble d’une division unie, qui cherche aujourd’hui à se développer en faisant le pari de la qualité plutôt qu’en accueillant en masse les pays qui frappent à sa porte sans avoir au préalable étudier les dossiers de candidature via son comité « nouveau membre », particulièrement sollicité.
Maturité et continuité aussi afin de répondre à la volonté de la FIFPRO de moderniser son organisation, de l’ouvrir sur le monde, de faire de la diversité et de l’inclusion les piliers d’un changement durable.
L’élection du dernier membre du Board s’est parfaitement inscrite dans cette optique. Repoussée lors du Congrès 2021 à Johannesburg, l’arrivée d’un septième membre a été validée par le Congrès. Seule candidate, Teresa Calleb, ancienne capitaine de l’équipe nationale du Kenya, sera la seconde femme du Comité directeur de la FIFPRO Afrique, à côté de Khadidia Timera, élu en septembre dernier, issue de la « société civile ».
« Notre Board, s’est félicité Stéphane Burchkalter, le secrétaire général, est désormais au complet et la présence de Teresa, une ancienne joueuse, vient idéalement compléter notre organisation interne. En Afrique, comme partout ailleurs dans le monde, l’histoire du football au féminin – au féminin, parce qu’il s’agit bien du même football ! – s’écrit un peu plus chaque jour. Nous n’avons pas à douter de la capacité des femmes à s’engager et à défendre notre profession. La leur, comme la nôtre. La leur, demain pour beaucoup d’entre elles encore en Afrique, la nôtre dès aujourd’hui. »
Deuxième temps fort de ce Congrès, la consolidation de nos relations avec la CAF, sur la base de l’accord signé en 2018. « Le changement de gouvernance au sein de la confédération africaine a logiquement ralenti le processus que nous avions alors engagé en commun . Mais nous voilà désormais entrés dans une phase active et j’en veux pour preuve, outre la présence à Douala de Muhammad Sidat, responsable du football professionnel au sein de la CAF, les avancées significatives que sont le renforcement des critères pour l’obtention de la licence club, qui obligent les clubs au respect des contrats signés avec les joueurs, qui doivent également être dûment payés. La nomination dans quatre commissions de la CAF, directement en lien avec la carrière des footballeuses et des footballeurs, de cinq de nos membres traduit la volonté de la CAF de travailler avec nous et la confiance qu’elle nous accorde. L’instance continentale, en s’ouvrant aux joueuses, aux joueurs via leurs représentants, envoie un message fort en direction des acteurs que nous sommes. »
Des acteurs décidés dont les attentes sont grandes et la FIFPRO Afrique est bien décidée, comme l’explique Geremie Njitap, son président, à y répondre en donnant à ses membres les outils nécessaires : « Afin de renforcer votre capacité à répondre aux attentes de vos adhérents qui évoluent à la vitesse de la société, que nous nous sommes rapprochés, après de mûres réflexions, de deux organisations non gouvernementales – l’Organisation internationale du Travail et l’organisation internationale pour les migrations, avec laquelle un accord a été signé fin mai 2022 -, qui vous aideront, pour avoir appréhendés vos besoins, à surmonter les difficultés que vous rencontrez, au quotidien, pour mener certaines de vosmissions à bien, pour répondre à vos besoins dans le cadre des discussions que vous menez avec les instances sportives et politiques de vos pays respectifs et pour différencier enfin vos domaines d’intervention sociale et sociétale. »
Les footballeurs africains sont en mouvement, la FIFPRO Afrique avance. Elle s’est donnée rendez-vous, pour son prochain Congrès en 2023, à Gaborone, au Botswana…
