Partager cette citation

Fermer
ACROSS THE BOARD David Terrier Website
Depuis novembre 2021 et son Congrès annuel à Paris, la FIFPRO s’est doté d’un nouveau Comité directeur fort désormais de 18 membres, venus de tous les continents. C’est le plus diversifié de tous ceux qui ont veillé, depuis 56 ans, à la bonne marche du syndicat mondial des joueurs. Il se caractérise aussi par l’arrivée de sept nouveaux membres, dont David Terrier, représentant du syndicat des joueurs français, l'Union Nationale des Footballeurs Professionnels, l’UNFP.

Il est au cœur du quatrième épisode de notre série bi-hebdomadaire Across the Board, grâce à laquelle nous présenterons les 18 membres de notre Comité directeur.

  • Données personnelles
    Ancien défenseur et milieu, qui a porté le maillot de clubs en France et en Angleterre.
  • Il a joué à Metz, à West Ham, à Newcastle, à Nice, à Ajaccio et finalement à Créteil. Sélectionné dans les équipes de jeunes en France, il fut également international espoirs.
  • Après seize années d’une carrière bien remplie, il prend sa retraite sportive en 2007 et rejoint directement l'UNFP pour devenir délégué régional pour le grand Nord de la France et la région parisienne, prenant sous sa coupe des clubs comme Lille, le Paris Saint-Germain, Strasbourg, Lens, Auxerre et… Metz, son club formateur.
  • Il est nommé vice-président de l'UNFP en 2014
  • Il a rejoint le Comité directeur mondial de la FIFPRO en 2021

Quelle est la relation entre les joueurs en France et l'UNFP ?
On doit conserver la proximité que l'on a toujours eue avec les joueurs. On doit être sans cesse à leur écoute pour mieux porter leur parole : car ce n'est pas l'UNFP ou la FIFPRO qui parlent lorsque nous prenons la parole, ce sont les joueurs qui s’expriment à travers nous. Il ne faut jamais l’oublier. Maintenir le lien avec nos adhérents est donc primordial, ils doivent pouvoir compter sur nous, nous faire confiance.

Quels sont aujourd'hui les principaux problèmes auxquels vous êtes confrontés au nom des joueurs en France?
On est entré dans un football plus moderne à tous les niveaux. Cela ne doit pas nous éloigner de notre mission première, la défense des droits et des intérêts les joueurs. Aujourd’hui, nous sommes particulièrement attentifs au non-respect des contrats de travail, qui entraînent de nombreuses mises à l’écart de joueurs, parfois même victimes de harcèlement.

D’autre part, le système financier qui s'est aujourd’hui instauré dans notre sport, et malheureusement de manière pérenne, est pour moi une catastrophe pour le football professionnel, mais surtout pour les footballeurs. Parce qu’il faut se rendre à l’évidence : en ne prenant en compte que les actifs financiers, le trading ne respecte plus l'humain.

Conscients de problèmes qui se posent aujourd’hui et confrontés à ses réalités au quotidien, les joueurs nous demandent de continuer le combat car il en va de l’avenir même de leur profession.

La finance et le football doivent cohabiter, bien sûr, mais ils s'opposent régulièrement aujourd’hui car les joueurs, personne ne me démentira, n'ont pas les mêmes intérêts que les dirigeants, qui sont de plus en plus souvent issus du monde de la finance et qui ne considèrent le football qu’en termes de profits.

Quelles sont vos premières impressions sur le nouveau Comité directeur de la FIFPRO ?
Nous sommes à un véritable tournant. Des membres historiques, comme l'ancien président Philippe Piat et le secrétaire général Theo van Seggelen se sont retirés ou, en tous les cas, ont pris un peu de recul. Il y a une nouvelle génération qui arrive avec un nouveau président, David Aganzo, et il nous faut donc trouver un nouveau mode de fonctionnement tout en conservant l’esprit et la mission de la FIFPRO.
Je note qu’Il y a une vraie volonté de la part de chacun d'essayer de mieux se connaître, de prendre ses marques afin de créer un fonctionnement, qui devrait être différent du précédent compte tenu des personnalités des uns et des autres, mais tout aussi pertinent.

Comment avez-vous vécu le remplacement de Philippe Piat comme représentant de la France au Comité directeur de la FIFPRO ?
Chacun comprendra qu'il est impossible de remplacer un homme tel que Philippe, avec tout ce qu'il a fait et accompli. Il était au départ quasiment de l'UNFP et de la FIFPRO et il a gagné énormément de combats au bénéfice des joueurs.
Lui succéder n’était pas évident. Heureusement, Philippe m'a accompagné, il m'a ouvert des portes. Il m'a expliqué à la fois le fonctionnement de l'UNFP, mais aussi celui de la FIFPRO. Je reste régulièrement à son écoute et il continue à me faire découvrir et à me faire grandir pour pouvoir représenter au mieux l’UNFP, mais également la FIFPRO.