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Un syndicat à l’honneur : le syndicat de footballeurs professionnels de Colombie, Acolfutpro

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Comme son nom l'indique, la FIFPRO est une fédération de syndicats de joueurs. Actuellement, 66 organisations sont associées au sein de la FIFPRO pour soutenir les footballeurs professionnels du monde entier.

Aujourd'hui, nous vous présentons le syndicat de footballeurs professionnels colombien Acolfutpro, qui a récemment reçu la visite d'une délégation de la FIFPRO.

Histoire

Avec le soutien de joueurs de l'équipe nationale colombienne, parmi lesquels Iván Córdoba, Mario Yepes et Juan Pablo Ángel, l'Acolfutpro a été créé en 2004 pour défendre les droits des footballeurs professionnels, victimes d'abus et de retards de paiement des salaires, de l'absence de sécurité sociale, d’ententes entre propriétaires de clubs pour empêcher les agents libres d'être engagés par d'autres clubs et, face à l'absence de tout dialogue avec les dirigeants, il mène depuis sa création un combat acharné en justice pour que les footballeurs puissent exercer leur droit au travail et avoir des conditions de vie décentes pour eux et leurs familles.

Dans cette lutte, on retrouve au sein du syndicat d'anciens footballeurs professionnels, victimes d'atteintes à leurs droits en tant que travailleurs du football en Colombie. Carlos González Puche, qui a évolué dans les clubs Millonarios, América de Cali et Cúcuta Deportivo, est l'un des fondateurs du syndicat, ainsi que son directeur exécutif. « Mais je ne suis pas seul : nous avons constitué une grande équipe avec Luis García, Gustavo Quijano et récemment avec l'arrivée de Diego Chica. C'est un travail que nous faisons ensemble », explique Carlos, qui est également membre du Comité directeur de la FIFPRO.

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Depuis 2018, l'équipe de l'Acolfutpro, qui a inauguré son siège administratif à Bogota, travaille depuis quelques mois à la construction de son propre centre sportif dans la commune de Palmaseca, près de Cali, un grand avantage pour les footballeurs affiliés, qui pourront profiter de ses installations modernes, avec entre autres de deux terrains de football en gazon naturel et synthétique, et leurs vestiaires respectifs.

« Il est presque prêt. La deuxième phase prévoit la construction d'une piscine, d'un gymnase, d'une salle de conférence et d'une salle à manger. Ce complexe servira de terrain d'entraînement pour les joueurs sans contrat. Et nous voulons aussi générer des revenus en louant la salle de conférence à des entreprises », explique Carlos. Nous pourrons ainsi renforcer les moyens financiers de notre syndicat, et les autres parties prenantes du football verront que si l'on investit correctement, on peut faire beaucoup, même sans obtenir de droits de télévision ou d'indemnités de transfert », ajoute-t-il.

L'Acolfutpro espère qu'en juin prochain, lorsque la Copa América féminine se jouera en Colombie, il pourra accueillir l'assemblée générale de la Division Amérique du Sud. « Ce serait une excellente occasion de montrer toutes nos réalisations ».

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Situation  actuelle

L'Acolfutpro est actuellement engagé dans cinq affaires en justice.

Carlos a applaudi à la récente résolution du ministère du Travail, selon laquelle l'Acolfutpro, sans être positionné comme un véritable syndicat, peut représenter les footballeurs professionnels lors des négociations collectives avec la ligue (Dimayor) et la fédération de football (FCF). « Grâce à cette décision, les obstacles invoqués pour empêcher la négociation d'aller de l'avant ont été levés. Nous avons donc invité Dimayor et la FCF à nous rencontrer et à discuter avec nous. C'est une excellente occasion d'améliorer les conditions de travail des joueurs dans notre pays et de débattre des besoins des clubs. Je pense que nous pouvons mettre en place une grande convention collective.

Depuis septembre 2019, l'Acolfutpro a déposé une liste de revendications auprès de la FCF et de Dimayor, mais les instances dirigeantes du football colombien n'ont pas accepté de dialoguer, nous avons donc dû chercher des alternatives pour défendre les droits des joueurs.

Concrètement, nous portons plainte et nous allons devant les tribunaux. C'est ainsi que nous pouvons obliger les clubs, la ligue et la fédération à respecter la loi », explique Carlos, qui est également avocat depuis qu'il est footballeur.

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De gauche à droite : Gamadiel Garcia, Simon Colosimo, Stéphane Burchkalter, Gustavo Quijano, Diego Chica, Carlos Puche, David Aganzo et Sergio Marchi.

« Le gouvernement colombien, par le biais de son Ministère des Sports, dispose d'un mécanisme de contrôle spécial pour soutenir les athlètes professionnels. Il est stipulé que si un club ne paie pas les salaires durant 60 jours, je peux en informer le ministère qui pourra suspendre le club. Deux clubs ont déjà été suspendus.

Les clubs savent qu'ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent, ils savent que nous irons en justice, et que le ministère imposera une sanction. Ils doivent respecter la loi. »

Récemment, une délégation de la FIFPRO composée du président David Aganzo, des secrétaires généraux adjoints Stéphane Burchkalter et Simon Colosimo, du membre du Comité directeur de la FIFPRO Fernando Revilla, du président de la FIFPRO Amérique du Sud Sergio Marchi et du secrétaire général Gamadiel Garcia s'est rendue auprès de l'Acoltufpro pour discuter notamment de la situation en Colombie. 

Aganzo et la délégation ont également rencontré Ramón Jesurún, président de la FCF et Fernando Jaramillo, président de la ligue (Dimayor) pour leur exposer le point de vue de l'Acolfutpro. Après ces entretiens, la FIFPRO et l'Acolfutpro espèrent que les négociations pourront désormais reprendre. Dans le cas contraire, Carlos et l'équipe de l'Acolfutpro continueront à travailler pour faire reconnaître leurs droits à une convention collective.