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Le syndicat des joueurs de Zambie, le FAWUZ, souhaite une rémunération juste pour tous les joueurs

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Il y a un an, deux syndicats de joueurs sont devenus membres de la FIFPRO, tandis qu’un autre a été introduit comme membre candidat. Un an après, nous nous penchons sur ces trois syndicats. Cette semaine, nous discutons avec le syndicat des joueurs zambiens, le FAWUZ .

« Les joueurs de notre pays ont remarqué que nous étions désormais membre de la FIFPRO, » a expliqué à la FIFPRO Linos Chalwe, secrétaire général du syndicat zambien.

« Nous avons franchi une autre étape grâce à toutes les connaissances que nous avons reçues de la FIFPRO, et que nous essayons de transmettre à nos joueurs. »

Chalwe, un ancien joueur de l’équipe nationale, a mentionné divers exemples, comme la campagne « Retour à l’école » du FAWUZ, ses efforts pour créer un contrat standard pour les joueurs, le développement d’une relation avec la Fédération de football, et son soutien à l’équipe nationale féminine.

« L’équipe féminine vient de se qualifier pour la Coupe d’Afrique des nations, mais les joueuses ne touchent presque rien, » a expliqué Chalwe. Le FAWUZ essaye de fixer une rémunération juste pour les joueuses, et il est en discussion avec la Fédération de football du pays (FAZ) et le ministère du Sport.

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FAWUZ a honoré l'équipe féminine de Zambie qui s'est qualifiée pour les Jeux Olympiques en lui remettant son prix du mérite. La vice-capitaine Grace Chanda est félicitée par Linos Chalwe.

« Nous avons eu de nombreuses réunions avec les joueuses au cours des dernières années. En 2020, elles se sont qualifiées pour les Jeux olympiques de Tokyo, comme seul pays africain, et elles se sont récemment qualifiées pour la Coupe d’Afrique des nations (AWCON). Cela nous a permis d’aller en salle de conférence et de dire ‘Regardez ce que ces femmes accomplissent. Comment peuvent-elles ne gagner que quelques dollars ? Donnez-leur une rémunération juste. L’époque où l’on jouait seulement pour représenter sa nation fait partie de l’histoire ancienne.’ »

La Fédération de football a mis en place une ligue féminine professionnelle, mais d’après Chalwe, tous les clubs n’ont pas fourni de contrats à leurs joueuses. « Les conditions de travail sont pathétiques. Nous sommes en discussion avec le FAZ. Nous savons qu’au Maroc, la Fédération a créé un plan de développement spécial pour le football féminin. Pourquoi le FAZ n’en fait pas autant ? S’ils mettent en place une ligue professionnelle, pourquoi ne pourraient-ils pas dépenser de l’argent là-dessus ? Ils reçoivent de l’argent de la FIFA pour développer le football féminin. Quelle meilleure façon de développer le football féminin que d’améliorer les conditions de travail des joueuses ? Cet argent doit revenir aux joueuses. Elles jouent presque bénévolement. »

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Indépendamment de ces paroles, Chalwe a dit que le FAWUZ entretenait une bonne relation de travail avec le FAZ. « Notre modus operandi a été de ne pas les confronter directement, mais d’engager des discussions et de chercher des solutions avec eux. »

Par exemple, le FAWUZ et le FAZ collaborent sur un contrat standard pour les joueurs, que le syndicat espère voir approuvé avant le début de la saison 2022/23. « Les questions de santé, d’assurance et de logement devraient toutes être mentionnées dans le contrat. Actuellement, certains des contrats n’ont pas ces prérequis de base. Nous soumettrons le contrat standard à la FIFPRO pour recevoir des conseils. »

« Nous essayons d’augmenter le salaire minimum dans ce contrat. Il n’est pas possible que des joueuses de l’élite gagnent seulement 200 ou 300 dollars, ce qui ne représente presque rien. Il faut avoir un salaire minimum qui permettra aux joueuses professionnelles de vivre décemment. Le FAZ est d’accord avec nous. Ils ne veulent pas non plus que les joueuses professionnelles jouent six ans dans notre meilleure ligue sans ne rien pouvoir montrer, parce qu’elles gagnent seulement 100 dollars. »

« Ce sont des choses dont nous discutons avec la Fédération de football et nous allons dans la bonne direction, » a-t-il ajouté.

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Linos Chalwe avec Toaster Nsbata, gardien de but de l'équipe nationale masculine de Zambie.

Devenir membre de la FIFPRO a amélioré le travail effectué par le FAWUZ, d’après Chalwe. « Nous sommes devenus plus professionnels, et des portes se sont ouvertes. Nous avons utilisé toutes les données de la FIFPRO pour mieux comprendre comment représenter les joueurs. Nous sommes en contact avec d’autres syndicats de joueurs, qui nous partagent aussi leur expérience, » a raconté Chalwe.

Chalwe ne se tournera pas seulement vers les syndicats africains pour recevoir des conseils. Il espère arriver à ce que les joueurs de la ligue professionnelle zambienne deviennent automatiquement membres de syndicat, comme en Angleterre. Il entrera donc en contact avec le PFA et souhaite contacter le syndicat hollandais VVCS pour parler de leur fonds de pension.

« Nous souhaitons mettre en place un plan sur mesure. Les joueurs ne peuvent toucher leur fonds de pension qu’à l’âge de 65 ans, ce qui signifie qu’ils doivent attendre 35 ans s’ils prennent leur retraite à 30 ans. Nous pensons que c’est l’une des raisons pour lesquelles 75 pour cent des footballeurs zambiens se retrouvent démunis après leur carrière. Nous avons créé un plan de pension conceptuel avec une société privée qui permet aux joueurs d’avoir un accès instantané au fruit de leur contribution. »

« Nous devons trouver une solution permanente, car nos joueurs ne peuvent pas jouer jusqu’à 65 ans. »