« J'ai toujours été affilié au syndicat », a affirmé Smolarek à la FIFPRO, avant de nous raconter l'histoire de son père Wlodzimierz, « Wlodi », joueur professionnel en Pologne et aux Pays-Bas. Le syndicat de joueurs néerlandais VVCS avait résolu un problème pour Wlodi avec un club. Celui-ci avait alors contacté son ami et ancien coéquipier Marek Pieta en Pologne. « Il nous faudrait un syndicat en Pologne, nous aussi, a déclaré mon père à Marek. » Pieta a créé le PZP et a présidé le syndicat jusqu'à son décès en novembre 2016.
Deux ans plus tard, la FIFPRO a suspendu le syndicat en raison de problèmes de gouvernance. Ces questions ont été résolues et avec Smolarek à la tête du syndicat, le PZP revient maintenant en tant que membre de la FIFPRO.
« Nous avons apporté des changements considérables », raconte Smolarek. Le syndicat a notamment nommé de nouveaux membres du comité directeur, amélioré ses relations avec la fédération de football (PZPN) et la Ligue, et s'est rapproché de ses membres.
« Les joueurs me connaissent toujours en tant que joueur de l'équipe nationale, cela aide probablement », a déclaré Smolarek, qui a notamment joué pour Feyenoord, Borussia Dortmund et Bolton Wanderers. « Jusqu'au début de la pandémie de Covid-19, nous avons rendu visite aux joueurs à de nombreuses reprises. Nous communiquons également avec eux via les médias sociaux tels que Twitter et Facebook. Nous leur envoyons des informations dans une langue qu'ils peuvent facilement comprendre, sans jargon juridique ».
Le PZP est plus que jamais présent dans les médias. « Peut-être grâce à moi. Les journalistes me connaissent de l'équipe nationale et ils m'appellent », raconte Smolarek.
Deux autres points forts sont l'organisation des joueuses et leur formation. La Pologne n'a pas encore de ligue professionnelle féminine. « Mais nous avons quelques joueuses de haut niveau, comme Ewa Pajor », affirme Smolarek. « Je suis en contact avec elle et nous avons de bonnes relations. Nous avons eu quelques réunions avec elle et avec la fédération polonaise. Nous avons également ajouté une joueuse à notre conseil des joueurs, afin de nous informer sur ce que nous pouvons améliorer pour les joueuses de notre pays ».
Le PZP aide également les joueurs à se préparer à leur vie après leur carrière de footballeur. Le syndicat a conclu un accord de coopération avec une université, qui permet aux joueurs de suivre des études en ligne comme le management du sport à des frais d'inscription réduits. « Ils ne doivent suivre des cours qu'une fois par mois, ce qui est facile à organiser pour les joueurs avec leurs clubs ». Le PZP propose également aux joueurs des cursus pour les former à d'autres métiers.
« Tous les joueurs veulent devenir entraîneur, mais nous essayons de leur expliquer que ce n’est pas possible pour tout le monde et que les options ne manquent pas pour eux ».
Smolarek pense également à un fonds de pension pour les joueurs, mais le PZP doit alors pouvoir compter sur l'aide du gouvernement. « Le gouvernement nous a dit que nous pourrions en discuter avec les pouvoirs publics si les syndicats de joueurs d'autres grands sports en Pologne souhaitent également mettre en place un fonds de pension.
Nous en avons déjà parlé avec les basketteurs, et j'espère pouvoir en discuter avec d'autres syndicats de joueurs ».
Smolarek a quitté l'école à dix-sept ans pour devenir footballeur professionnel au sein du club néerlandais Feyenoord. Lorsqu'il a été transféré au Borussia Dortmund, il a arrangé le contrat lui-même et a demandé à un avocat de le vérifier.
« Je continue à dire aux joueurs qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un manager, mais qu'il faut laisser un expert juridique vérifier son contrat. Notre syndicat a beaucoup d'avocats, ils peuvent vous aider avec votre contrat. C'est aussi notre travail : faire en sorte qu'aucun joueur n'ait de problème contractuel ».
La Ligue a voulu réduire les salaires des joueurs de 50 % en raison de la pandémie de Covid-19, un véritable défi qu'il a fallu affronter l'année dernière. « Selon nos avocats, ce n'était pas possible, nous avons donc conseillé à nos joueurs de ne pas accepter ces réductions. Cette décision a aidé la plupart des joueurs, bien que certains d'entre eux aient accepté une réduction malgré tout ».
Photo du haut: la réunion des membres du syndicat