Bobby Barnes

Bobby Barnes : « La FIFPRO se doit de presenter des solutions pour notre sport et les joueurs »

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Après 14 ans de bons et loyaux services, Bobby Barnes a quitté le Comité directeur mondial de la FIFPRO cette semaine, laissant son siège au directeur général de la PFA, Maheta Molango. Voici son interview d’adieu.

Après 14 ans de bons et loyaux services, Bobby Barnes a quitté le Comité directeur mondial de la FIFPRO cette semaine, laissant son siège au directeur général de la PFA, Maheta  Molango. Barnes avait déjà démissionné de l’association anglaise de joueurs l’année dernière et fera ses adieux en tant que président de la FIFPRO Europe lors de sa prochaine assemblée générale qui se tiendra à Bucarest, en Roumanie, au mois de mai. Voici son interview d’adieu.

J’ai soixante ans maintenant, et trois petits-enfants. J’ai voyagé toute ma vie, sautant d’un avion à l’autre et passant la moitié de ma semaine dans différents pays. Le moment est venu pour moi de consacrer davantage de temps à ma famille. Je veux voir mes petits-enfants grandir.

J’ai également senti qu’avec les récents changements à la PFA, Maheta ayant été nommé au poste de directeur général, il était important de lui donner l’espace dont il avait besoin pour apporter à la FIFPRO ce qu’il a à lui offrir.

Je suis arrivé à la PFA en 2000, après avoir mis un point final à ma carrière de joueur. Au cours de ma carrière, j’ai étudié la gestion commerciale et financière. J’ai rejoint PFA Financial Management en même temps que Brendan Batson et y suis resté environ trois ans. Gordon Taylor, le directeur général de l’époque, m’a demandé d’ouvrir un bureau de la PFA à Londres, qui à l’époque n’était basé qu’à Manchester. J’ai été le premier employé du bureau de Londres en 2003 et ai participé à son intégration au siège social de PFA avec une équipe de 20 personnes.

Au début, j’ai eu le privilège d’entrer dans de nombreux vestiaires et d’y rencontrer les joueurs. Mes principales responsabilités s’articulaient autour des relations que j’entretenais avec les joueurs de Premier League, dont beaucoup sont devenus des stars internationales.

Le fait que la PFA entretenait, et entretient encore, de bonnes relations avec la Premier League et la Fédération anglaise de football (FA) était également particulièrement gratifiant. Nous étions traités sur le même pied d’égalité dans les processus de prise de décision, et cela a été très bénéfique.

J’ai toujours été persuadé qu’en tant que syndicat, il ne s’agit pas uniquement de protester ou de mettre en lumière les problèmes, mais également de faire en sorte d’améliorer les conditions et de prendre part aux solutions. Nous sommes parvenus à travailler en étroite collaboration sur des questions telles que la santé, l’éducation et la garantie du maintien des droits contractuels des joueurs durement acquis, afin d’améliorer le bien-être de nos membres, et plus largement, le football anglais.

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Bobby Barnes avec le joueur de l'année 2019 de la PFA Virgil van Dijk

Par exemple, pendant le confinement lié au Covid-19, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les parties prenantes et le gouvernement. Le gouvernement aspirait à offrir à la population générale un retour à la normalité, la Premier League voulait respecter les contrats télévisés, et pour notre part, nous souhaitions que les joueurs puissent s’entraîner et jouer en toute sécurité. Nous avons tous collaboré, et ça a été particulièrement satisfaisant pour moi de participer à ce processus.

Je retire une grande satisfaction des accords que j’ai conclus sans que ça ne se sache vraiment. Je me moque que mon nom apparaisse dans un journal ou à la télévision. Et j’en suis très fier.

Arrivée à la FIFPRO

J’ai rejoint la FIFPRO en 2009 en tant que membre du conseil d’administration mondial, et je suis devenu président de la division Europe en 2013. Je suis convaincu que les relations que nous avons tissées au fil des ans avec la FIFA, l’UEFA, le forum des ligues mondiales et d’autres parties prenantes seront très importantes à l’avenir. 

À l’époque où j’ai rejoint la FIFPRO, nous n’étions pas invités à participer aux discussions, mais nous avons pu développer cela au fil des ans. 

Nous devons néanmoins avoir plus d’influence. Si la FIFPRO pouvait reproduire les relations que la PFA a entretenues avec ses parties prenantes, telles que la FIFA et l’UEFA, cela lui profiterait grandement. La FIFPRO ne peut pas rester isolée dans son coin et se contenter de faire des déclarations et des critiques sur la situation. Nous devons exercer une influence positive et contribuer à trouver des solutions pour le bien de notre sport. Cela est bon pour les clubs, pour les ligues et, plus important encore, pour les joueurs.

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Bobby Barnes avec le président de la FIFPRO Afrique, Geremi

Il est également important que nous ayons un certain poids. La Premier League et la FA sont conscientes que la PFA entretenait une excellente relation avec les joueurs. La FIFPRO y travaille également, par exemple, à travers la création du Conseil mondial des joueurs. La FIFPRO doit s’assurer que les acteurs des grands pays s’expriment non seulement au nom de leur syndicat, mais également au nom de la FIFPRO.

À la PFA, nous avons récemment réuni tous les capitaines, tels que Paul Pogba, Kasper Schmeichel, Jordan Henderson, Harry Maguire et Cesar Azpilicueta, pour organiser une rencontre avec le président de la FIFA, Gianni Infantino, et discuter avec lui du calendrier des matches internationaux. Ils ont envoyé un message très fort, indiquant qu’ils n’étaient pas favorables à une coupe du monde biennale et qu’ils souhaitaient avoir plus d’influence sur le calendrier des matches. 

La famille FIFPRO

La FIFPRO a été une famille pour moi. Tous autant que vous êtes, que vous soyez membres de la division Afrique, Asie, partout, vous êtes tous mes amis et collègues. L’une de mes plus grandes joies a été de participer chaque année à notre assemblée générale, d’y retrouver tous mes collègues issus de différents pays et de partager des expériences avec eux. Nous avons tous eu le privilège de voyager et de nous rendre dans des endroits merveilleux à l’occasion de nos congrès et de nous retrouver autour d’un objectif commun : le bien des joueurs.

Je me suis fait beaucoup de bons amis. Pendant toutes ces années passées à la PFA et à la FIFPRO, j’ai eu des affrontements, j’ai été en désaccord avec des collègues des autres parties prenantes, mais je suis fier de ne pas m’être fait d’ennemis. J’ose espérer que tous ceux avec qui j’ai travaillé m’ont trouvé honorable, honnête et juste.

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Bobby Barnes avec le secrétaire général de la FIFPRO Jonas Baer-Hoffmann (au centre) et le président de l'UFP Jan Mucha

En décembre, alors que je souhaitais faire mes adieux au comité directeur de la Division Europe, le mauvais temps a eu raison de mon emploi du temps et je ne suis arrivé à Amsterdam qu’à 23 h 30. Pourtant, à mon arrivée à l’hôtel, tout le conseil m’attendait pour me dire au revoir. Theo Van Seggelen et Philippe Piat étaient là aussi, et bien que je ne sois pas particulièrement émotif, savoir qu’ils avaient tous pris le temps de faire le déplacement pour me faire leurs adieux m’a énormément touché.

J’espère juste que personne ne perdra de vue que la solidarité est la définition même de la FIFPRO. Les grands pays ont la responsabilité d’aider les petits pays, et les petits pays ont celle de respecter les grands pays. La FIFPRO ne sera jamais plus solide que son maillon le plus faible.

Le travail de la génération de Gordon Taylor, Gerardo Movilla, Leonardo Grosso, Philippe et Theo a conduit à de grands progrès au sein de la FIFPRO. J’ai moi-même apporté une petite contribution et j’espère que les générations actuelles prennent leur responsabilité très au sérieux et réalisent à quel point la FIFPRO est précieuse et importante et doit continuer à l’être à l’avenir.

Tant que la FIFPRO se bat pour rester au diapason, œuvre pour le bien des joueurs et continue de faire entendre sa voix auprès des parties prenantes, nous pouvons poursuivre sur la voie du succès.

Avant de partir, je tiens à remercier chacun d’entre vous qui faites partie de la famille FIFPRO : tous les membres, l’administration, le personnel, les interprètes. Je vous souhaite, à tous, pleins de succès pour l’avenir. »