Women's World Cup Trophy

Comment la FIFPRO a contribué à rendre la Coupe du monde féminine 2023 plus professionnelle et équitable pour les joueuses

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Women's World Cup Trophy
  • En octobre 2022, la FIFPRO, ses syndicats membres et plus de 150 joueuses issues de 25 équipes nationales ont envoyé une lettre au président de la FIFA, Gianni Infantino, appelant à de meilleures conditions et dotations

  • Cette action a été la plus grande action collective jamais entreprise par des footballeuses

  • Tandis que 152 millions de dollars ont été promis par la FIFA pour la Coupe du monde féminine 2023, la FIFPRO vise à atteindre l’égalité totale d’ici la Coupe du monde féminine 2027

Le jeudi 16 mars a marqué une étape importante pour le football féminin : un montant total de 152 millions de dollars a été annoncé par la FIFA pour les participantes à la Coupe du monde féminine de la FIFA 2023.

La progression vers la professionnalisation de la Coupe du monde féminine avec des réglementations et des conditions égales, une redistribution équitable des dotations aux joueuses et une voie vers l’égalité des dotations, tel est ce que la FIFPRO et les footballeuses du monde entier poursuivent sans relâche dans les coulisses.

En octobre 2022, dans le cadre de ce qui a été la plus grande action collective jamais entreprise par des footballeuses, la FIFPRO, ses syndicats membres et plus de 150 joueuses issues de 25 équipes nationales ont envoyé une lettre au président de la FIFA, Gianni Infantino, appelant à :

  1. Un cadre égal de règles et de conditions pour les Coupes du monde de la FIFA masculine et féminine, y compris des dotations égales pour les Coupes du monde seniors
  2. Une garantie globalisée d’au moins 30 % de dotations pour les joueuses qui participent à la Coupe du monde féminine de la FIFA
  3. Une convention collective mondiale contraignante entre la FIFA et les joueuses qui consacre ces engagements

La FIFA a répondu la semaine dernière en déclarant qu’un montant total de 152 millions de dollars sera consacré au tournoi de cette année, soit trois fois plus que lors de la précédente Coupe du monde féminine de la FIFA organisée en France il y a quatre ans et plus de 10 fois plus que le montant offert lors du tournoi 2015 tenu au Canada. Voici la répartition des fonds de la FIFA :

  • Dotations : 110 millions de dollars
  • Montants remis au club : 11,3 millions de dollars
  • Préparation des équipes : 30,7 millions de dollars

La FIFA a également déclaré que « le nombre de délégués par équipe, le transport international et intérieur, l’hébergement et les chambres, les camps de base des équipes et les installations, entre autres services fournis par la FIFA aux équipes participantes, seront équivalents à ceux proposés aux hommes l’année dernière, et que cette mesure a vocation à s’inscrire dans la durée. » 

Tandis que la FIFPRO, ses syndicats membres et les joueuses saluent les progrès déjà accomplis sur les conditions et les dotations pour la prochaine Coupe du monde féminine, davantage de mesures sont nécessaires afin de garantir une véritable égalité pour les générations futures.

La FIFPRO vise à atteindre la pleine égalité d’ici la Coupe du monde féminine 2027. L’engagement des joueuses à faire avancer le jeu continue d’être une source d’inspiration pour le changement et la croissance.

« Il s’agit d’un incroyable exemple de l’engagement de la communauté de joueuses les unes envers les autres et envers le jeu en général », a déclaré Sarah Gregorius, directrice de la politique mondiale et des relations stratégiques de la FIFPRO pour le football féminin, qui a représenté la Nouvelle-Zélande lors de trois Coupes du monde féminines. « Les joueuses se sont rassemblées en tant que collectif, solidaires les unes des autres, et l’impact de leur action résonnera bien au-delà de ce tournoi et de leur expérience personnelle. »

Women's World Cup Final 2019

« Lors des précédentes éditions du tournoi, un fossé séparait l’expérience des joueurs et des joueuses lors des Coupes du monde masculine et féminine ainsi que la manière dont la FIFA soutenait les associations membres participantes. Non seulement l’égalité est importante et méritée, mais elle aura en outre un impact sur le terrain ainsi qu’un impact symbolique à long terme sur notre jeu et notre sport en général. »   

« Nous pouvons nous appuyer sur cet engagement de la FIFA envers une voie vers l’égalité pour 2026, 2027 et au-delà. Les joueuses ont amené le jeu là où il en est aujourd’hui. Et tandis qu’elles continuent à faire avancer le jeu sur le terrain, un dialogue continu entre les joueuses et les organisateurs de la compétition, comme la FIFA, est essentiel pour faire progresser le jeu durablement. Le précédent désormais établi au plus haut niveau du jeu par le biais de la FIFA et de la FIFPRO est essentiel à cet égard. »

Ce que les joueuses ont déclaré

Plus de 150 joueuses issues de 25 équipes nationales ont signé la lettre envoyée à la FIFA en octobre, appelant à des mesures égales et équitables.

Alex Morgan, double victorieuse de la Coupe du monde féminine avec les États-Unis, a déclaré : « La lettre n’est qu’un élément du tableau d’ensemble des progrès que nous espérons voir venir d’en haut. Je continuerai à remettre en question les normes systémiques qui existent aujourd’hui, afin que nous ayons une même place à la table, et une partie de cela concerne les conditions de travail lors de la Coupe du monde. À mesure que le football féminin se développe, à mesure que l’accessibilité et la visibilité augmentent, et à mesure que notre base de fans s’élargit, nous nous attendons à en voir les résultats, soit de meilleures conditions de travail et des rémunérations plus élevées. C’est un gros morceau, mais nous devons bien commencer quelque part. »

Lucy Bronze, qui disputera sa troisième Coupe du monde féminine en Australie/Nouvelle-Zélande 2023, a déclaré : « Nous avons ce désir et ce rêve que le football féminin prenne encore plus d’importance, qu’il soit là où il est censé être. Dans tous les pays du monde, des domaines font encore défaut ou pourraient être grandement améliorés. Cet objectif collectif nous permet de ressentir, ensemble, cet objectif commun, et comme tout le monde le sait, l’union fait la force. Lorsque nous nous inspirons mutuellement, la voix se fait plus forte. »

Christiane Endler, triple lauréate du World 11 qui a signé la lettre, a déclaré : « L’une des grandes vertus du football féminin est d’avoir réussi à rassembler de nombreuses joueuses issues de pays différents dans un même combat. En fin de compte, nous nous battons toutes pour améliorer nos conditions, pour bénéficier de chances égales, afin que le sport continue de croître. Cette union de nombreuses joueuses issues de différents continents est une force importante, capable de générer des changements à l’avenir. C’est beaucoup mieux que des actions menées de façon individuelle par chaque joueuse. C’est une belle initiative et je n’ai pas hésité à y participer. »

Chinyelu Asher, qui participera à sa deuxième Coupe du monde féminine avec la Jamaïque, a déclaré : « C’était une évidence de signer la lettre. Le choix du moment est très important à l’approche de la Coupe du monde. C’était incroyable de voir les différentes joueuses, les pays se rassembler pour faire de cette question une priorité. Les joueuses ont tant donné d’elles-mêmes pour amener le jeu là où il en est, il est important que nous puissions compter sur le soutien de la FIFA ainsi que de toutes les autres entités et que nous soyons tous sur la même longueur d’onde. »

Ali Riley, qui sera capitaine de la Nouvelle-Zélande à domicile lors de la Coupe du monde, a déclaré : « J’ai pris part à l’initiative parce que je suis convaincue que nous, les joueuses, méritons les mêmes conditions que nos homologues masculins, et nous travaillons dur pour le prouver. L’équité salariale à la Coupe du monde sera un pas dans la bonne direction. »