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Simon Mignolet explique l'un des secrets du succès du football belge

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La Belgique surpasse de bien plus grandes nations du football, et c'est en partie grâce à une ligue innovante, selon Simon Mignolet.

Le gardien de but belge et du Club Brugge affirme qu'un nouveau format de ligue introduit en 2009 a permis de professionnaliser davantage le football dans ce pays.

Cette évolution s'inscrit dans la lignée du rapport Shaping our future (Donnons forme à notre avenir) de la FIFPRO, qui encourage l'innovation afin d'offrir des emplois de qualité et durables aux joueurs.

« Un footballeur a toujours envie de jouer contre les meilleurs au plus haut niveau et dans les meilleures circonstances possibles. Je pense que la plupart des supporters seront de cet avis », a confié Mignolet à la FIFPRO.

Lorsque Mignolet a fait ses débuts en 2006, la première ligue belge comptait 18 équipes disputant une compétition régulière de 34 tours. Avant la saison 2009-2010, cette formule a radicalement changé, avec une première phase composée de 16 équipes jouant 30 matches à domicile et à l'extérieur au total, et une deuxième phase composée de trois groupes :

  • Le Play-off 1 comprenant les six meilleures équipes, qui ont disputé 10 autres matches pour le titre.
  • Les Play-off 2a et Play-off 2b, tous deux composés de six équipes en compétition pour un match éliminatoire pour le football européen et contre la relégation.

L'idée était d'améliorer le niveau de jeu, puisque les joueurs disputeraient des matches plus serrés, et d'augmenter les revenus, puisque davantage de personnes seraient intéressées par les rencontres supplémentaires entre les meilleures équipes.

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Mignolet a remarqué quelques changements. « Le football belge est devenu plus professionnel », raconte l'ancien gardien de Liverpool à propos des conditions de travail. « Avant, il y avait beaucoup de problèmes de défaut de paiement ou d'équipes incapables de répondre aux critères de licence. Et lorsque j'ai joué en deuxième ligue en 2008-2009, nous étions en compétition avec des équipes semi-professionnelles. Désormais, la deuxième division est entièrement professionnelle. »

Les salaires au deuxième niveau ont considérablement augmenté et les clubs réalisent des investissements plus importants.

Le niveau global de la première ligue belge a même dépassé celui de la ligue néerlandaise, a déclaré Mignolet. « Nous avons la meilleure équipe de notre pays, mais à chaque match, nous devons nous battre pour gagner. Il n'y a plus de petites équipes. »

Dans le football international, les clubs belges obtiennent de meilleurs résultats que lors des cinq années précédant le changement de compétition, tandis que l'équipe nationale occupe la position de numéro 1 au classement masculin de la FIFA depuis septembre 2018.

« Je pense aussi que le championnat belge est considéré par beaucoup comme un bon tremplin pour les joueurs. »

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Le rapport Shaping Our Future de la FIFPRO indique qu'il est important que les marchés du football soient innovants afin d'offrir des emplois de qualité et durables aux joueurs. La Pro-League belge en est un bon exemple.

Depuis des années, les clubs belges et néerlandais discutent de la création d'une ligue commune : la BeNeLiga.

« En qualité de ligue professionnelle, il est bon de s'interroger sur le meilleur format. Je n'ai pas la réponse, mais il y aura différentes études à ce sujet », explique Mignolet.
Une étude, commandée par les clubs, prévoyait une augmentation des revenus de 300 millions d'euros pour la nouvelle ligue. Le mois dernier, les clubs belges ont déclaré qu'ils soutenaient unanimement la nouvelle ligue. Les clubs néerlandais semblent moins enthousiastes.

« Si vous voulez réussir à un niveau européen, alors vous devez jouer dans une ligue qui s'approche de ce niveau », estime Mignolet. « Le football de club belge s'est amélioré, mais je pense qu'il y a encore une différence avec les autres pays. Vous ne pouvez élever le niveau qu'en jouant dans une ligue plus compétitive. Cela améliorera le niveau tant en Belgique qu'aux Pays-Bas. »

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Une telle nouvelle ligue ne doit pas forcément être préjudiciable aux petites équipes des deux pays, selon Mignolet. « Les grandes équipes ne vont pas nécessairement prendre le dessus sur les plus petites. Mais il faut créer les conditions pour éviter que les petits clubs soient moins bien lotis. »

« Si vous créez avec les autres équipes une ligue professionnelle et compétitive, qui redistribue les revenus, alors vous créez de nouvelles opportunités pour ces clubs et ces joueurs également. Il suffit de regarder le championnat anglais, qui est l'une des ligues les plus performantes d'Europe. »

Mignolet envisage une deuxième ligue qui servirait de ligue de développement pour la ligue supérieure, afin d'éviter que des joueurs talentueux quittent la Belgique à un très jeune âge pour des académies à l'étranger. « Notre gouvernement devrait soutenir les clubs en créant de nouvelles installations de haut niveau, pour convaincre les joueurs talentueux de rester en Belgique. Si les clubs peuvent les développer et éventuellement recevoir une indemnité de transfert correcte, alors cela contribuera à rendre les clubs plus pérennes », soutient Mignolet, qui a lui-même quitté Sint-Truiden pour Sunderland en 2010 pour un montant de 2,2 millions d'euros.

Mignolet n'apprécie guère en revanche que le total des points de tous les clubs soit divisé par deux à l'issue de la compétition régulière. Il en résulte par exemple que cette saison, son équipe verra son avance de 16 points réduite à un avantage de huit points. « Vous avez alors le sentiment que les points que vous avez gagnés dans la première moitié de la saison ne valent pas grand-chose. Pour moi, c’est injuste. Il doit y avoir un moyen plus équitable de faire en sorte que le championnat reste passionnant. »