Tristyn Coetsee

Tristyn Coetsee : le gardien de but qui a surmonté les obstacles pour devenir avocat

Transition de Carrière L'histoire du joueur

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Tristyn Coetsee
  • Le gardien Tristyn Coetsee a étudié le droit tout en étant professionnel
  • Ce Sud-Africain de 33 ans a dû surmonter quelques obstacles pour devenir avocat
  • Coetsee a joué quatre saisons dans la Premier League sud-africaine et a passé la majeure partie de sa carrière dans le club de deuxième division TUKS, lequel est affilié à l'université de Pretoria

« J'ai toujours voulu étudier. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance parce que mon père était footballeur, mais qu'il avait aussi étudié. Il a obtenu une licence en psychologie et ma mère tenait beaucoup à ce que je termine mes études. Je pense qu'il y avait un bon équilibre. Ce n'était pas :  « Concentre-toi sur le football ou sur les études. Je crois que c'était plus une approche globale. On me disait : « si tu peux faire les deux, alors fais le.

« C'est un problème que je retrouve chez les Sud-Africains. Ils pensent qu'on ne peut être qu'une seule chose. On ne peut être que footballeur, et un footballeur ne peut pas être universitaire. Mais si je regarde dans le monde, si on prend [Giorgio] Chiellini par exemple. Il est titulaire d'un MBA. Cela lui a probablement pris de nombreuses années, mais personne ne lui a dit : Écoute Chiellini, tu es un joueur de qualité, mais tu n'as pas le droit d'étudier. Tu ne pourras pas te concentrer ou suivre cette voie parce que tu es footballeur.

Tristyn Coetsee 2

« Je pense que c'est un point qui fait défaut aux Sud-Africains. J'ai entendu dire ça à mon égard aussi, pendant que j'étudiais. On me disait, maintenant que tu as étudié, tu n'as plus besoin du football. On n'a pas vraiment besoin de toi ici. Un entraîneur m'a même dit de ne pas apporter mes trucs d'avocat à l'entraînement.

« Je pense que c'est malheureusement la nature de l'industrie. Beaucoup n'ont pas fait d'études, c'est donc une sorte de nouveauté pour eux et peut-être qu'ils en ont un peu peur, ou qu'ils ne comprennent pas vraiment. Ils se disent que si on a ce diplôme, à quoi bon être là ? Est-ce qu'on y met vraiment le cœur ? Ce sont des défis que j'ai dû relever.

« J'ai été membre de la South African Football Players Union (SAFPU) pendant plusieurs années. Ils sont toujours venus jusqu'à TUKS pour nous faire des présentations ou pour amener des joueurs en activité ou d'anciens joueurs venir discuter avec nous. Ils ont également fait venir des conseillers financiers. Une saison, nous avons dû suivre un cours de compétences de vie par leur intermédiaire. Ils m'ont donc été d'un grand secours pendant que je jouais. J'ai eu aussi la chance d'avoir un coéquipier, Tebogo Monyai [actuel 1er vice-président du SAFPU] qui était très impliqué dans le syndicat à l'époque. Il m'a parlé d'un programme de bourses d'études de la SAFPU et m'a dit ce que je devais envoyer. J'ai tout déposé et j'ai obtenu une bourse. Elle couvrait la dernière partie du diplôme que je devais terminer, et cela m'a beaucoup aidé. Je leur en suis très reconnaissant.

“Je savais que je devais étudier quelque chose et me diriger ensuite vers une profession totalement différente ”

« Je pense que beaucoup de joueurs qui sont dans des équipes nationales de première division n'auront pas les moyens de suivre une formation supérieure. Je crois que chaque petit geste peut les aider à terminer leurs études. Je ne pense pas que les footballeurs sud-africains sachent que la SAFPU offre ce genre de soutien. Je ne suis pas sûr non plus que beaucoup de joueurs étudient. Je pense que cela les aiderait beaucoup s'ils savaient que cela leur était proposé.

« Chaque fois que je partais pour aller à l'université, j'essayais de dire à mes coéquipiers qu'il y avait des opportunités. Nous avons également eu des possibilités à l'université qui nous a également fourni des bourses d'études. Ils m'ont donné une bourse pour la plupart de mes études. Mes diplômes ne me sont pas vraiment revenus cher. J'ai étudié sur trois diplômes. [Tristyn est titulaire d'un LLB, d'une licence en administration publique et d'une maîtrise en droit privé.] La plupart de mes coéquipiers n'ont pas vraiment profité de ces possibilités. Beaucoup ont dit qu'ils se lanceraient, mais je pense que seule une poignée d'entre eux l'ont fait.

« Nous devons comprendre qu'en Afrique du Sud, nous ne jouons pas en Ligue des champions de l'UEFA ou en Premier League. Nous n'avons pas vraiment l'espoir de pouvoir gagner suffisamment d'argent pendant notre carrière de footballeur. On ne peut pas vivre que de ça. J'ai eu l'occasion d'aller étudier pour pouvoir faire quelque chose après avoir ma carrière. Cela a toujours été une réalité pour moi, c'est pour cela que je l'ai fait. Je sais que beaucoup de footballeurs jouent et une fois leur carrière derrière eux, ils se lancent dans les affaires. Ils ont assez d'argent pour ouvrir d'autres entreprises ou se lancer dans la diffusion d'émissions sportives ou dans l'entraînement. C'est leur voie et c'est ce qu'ils font. Mais ce n'était pas pour moi. Je savais que je devais étudier quelque chose et me diriger ensuite vers une profession totalement différente ».